Revu avec grand plaisir. Disons qu'objectivement, je trouve que le film retombe un peu vers les deux tiers, lors de la scène de la cabine téléphonique. La séquence est chouette, tout en plan fixe il me semble - j'aime bien l'inconnu qui vient se pointer pour accentuer la menace, la paranoïa de l’héroïne. Non le problème, et c'était le même dans Le Locataire, c'est que le basculement psychologique qu'essaye d'opérer Polanski ne fonctionne pas vraiment: ça fait une heure qu'on a compris que les voisins étaient louches, n'essaye pas de nous faire croire que Farrow est folle, c'est trop tard ! Toute la séquence finale avec le "bébé" est assez géniale aussi, avec ces saluts nazis qui s'intègrent logiquement et laissent deviner le caractère autobiographique du récit. J'avais aussi été très impressionné par la direction artistique du film, notamment dans l'appartement familial, avec ces tons grisâtres ou blancs, ces tenues jaunes ou orangées, qui avaient l'air de traduire/accentuer l'état dépressif et maladif de la pauvre Rosemary (Farrow, parfaite). Très impressionné par Cassavetes aussi, et la mise en scène est belle, très moderne. Bref, ça m'ennuie d'en parler si mal.
Je mets 10 parce que c'est quand même l'enfer ce film.