À sa sortie en 1968, "Rosemary’s Baby" s’impose comme une rupture avec les codes de l’horreur traditionnelle, alors dominée par des créatures fantastiques et des récits gothiques. L’intrigue suit une jeune femme qui emménage avec son époux dans un vieil immeuble. Progressivement, une atmosphère oppressante s’installe : des voisins trop attentionnés, des bruits dérangeants, et une grossesse qui vire au cauchemar. Polanski orchestre une montée en tension d’une redoutable efficacité, où chaque élément du quotidien semble cacher une menace. Mia Farrow, avec son jeu empreint de fragilité et de détresse, porte le film et accentue ce sentiment de paranoïa grandissante. L’appartement devient un huis clos suffocant, renforçant l’impression d’isolement et d’impuissance de Rosemary. Plus de cinq décennies plus tard, le film demeure une œuvre incontournable, troublante et fascinante.