Roubaix est une commune du nord de la France proche de Lille. 45% de la population vit sous le seuil de la pauvreté et une grande partie du territoire est considéré comme sensible. Un soir de Noël, le chef de la police locale et le lieutenant, nouveau venu dans la ville, règle les nombreuses affaires d’incendies, vols, fugues de mineurs, fraudes à l’assurance et même de viol. Dans les mêmes temps, une vieille dame est retrouvée assassinée chez elle. Les deux témoins sont rapidement considérées comme suspectes et mises en garde à vue. C’est en totale immersion qu’Arnaud Desplechin nous fait traverser les rues de Roubaix et nous fait découvrir les procédures d’une enquête pour meurtre. Sur fond de documentaire, le cinéaste instaure une véritable atmosphère de thriller ou chaque clé de l’investigation est captivante. Léa Seydoux et Sara Forestier sont étonnantes dans leur rôle mais ce sont surtout les hommes Roschdy Zem et Antoine Reinartz qui transpirent à l’écran. Dans « Roubaix, une lumière », Desplechin filme l’état présent d’une ville malade hantée par la noirceur de ses événements. Malgré l’émotion qui se dégage des personnages, il réussit à tenir une distance nécessaire pour crédibiliser le réalisme de son récit. Une enquête sociale particulièrement intense.