Pour une fois l'allumé Desplechin nous pond une oeuvre relativement classique dans sa trame et parfaitement compréhensible intriguement parlant.
L'atmosphère de cette ville du nord que l'on présente comme la plus pauvre de France est forcément grise et glauque. Nous sommes à Noel, c'est à dire au solstice d'hiver, et ça tombe bien, il fait plus nuit qu'au mois de juillet.
Roschdy Zem est le patron de la Police locale. Un être pétri d'humanité et de sagesse. Apparemment la lumière à Roubaix, c'est lui. Il joue en retenue ce personnage aux émotions digérées. Ses subordonnés sont moins convaincants, surtout lorsqu'ils braillent dans les oreilles des prévenus lors des gardes à vue. Les soliloques du lieutenant tombent à plat, le personnage interprété par Antoine Reinartz est raté.
Le point d'orgue est indéniablement dans la performance des deux actrices qui sont pour moi au panthéon des comédiennes hexagonales de ces 20 dernières années. Incroyable, surtout, Sara Forestier endossant le rôle d'une Zezette dramatique et sa moitié Léa Seydoux qui, comme Achille Talon, ne fait que persister et signer depuis un bon bout de temps.
Malgré quelques longueurs, le film vaut le détour et marque les esprits.