50 millions de chiffre d'affaires par nouvel album. Un business qui roule affirmerait Goudurix.
Voilà la 4ème livraison post-uderzienne du duo Ferri-Conrad. Alors ? Après tout ce ramdam médiatique, quel résultat ?
Et bien La fille de Vercingétorix est parfaitement dans la lignée des 3 derniers albums. Après un premier Picte qui a eu du mal à convaincre, le deuxième Papyrus était miraculeux. Le Transitalique un poil en dessous, confirmait une reprise très honnête des aventures gauloises, surtout après la carrière solo d'Uderzo.
Bien sûr Goscinny ne sera JAMAIS remplacé. Il est mort il y a 42 ans déjà et aucun auteur ne repêchera son âme.
Les repreneurs font le grand écart. La "bible" goscinnyenne d'un côté, leur créativité d'auteurs de l'autre. Ils s'en tirent bien.
Malgré une couverture plutôt ordinaire, Conrad nous gratifie de quelques vignettes déjà anthologiques, des compositions inspirées et des personnages impeccablement crobardés.
Pour le dessinateur, c'est son meilleur album. Les couleurs également se renouvellent, avec une certaine créativité, sans trahir la sainte tradition.
Le scénario ? Dans la lignée des fondateurs pour l'intrigue. L'humour et les bons mots ? On en trouvait à chaque case dans la précédente fournée.
Ici, on respire et on prend son temps pour nouer connaissance avec les ados du village (quelle bonne idée) ainsi que les pirates sur une dizaine de pages !
Le grand fossé entre la production actuelle et les oeuvres classiques encensées, vient de l'absence d'épaisseur psychologique des personnages. Les repreneurs pêchent à animer ce qui fait l'essence des habitants du village. De plus, Asterix n'est jamais le moteur de l'aventure. Il subit et suit les évènements. Conrad, comme dit plus haut, est un excellent dessinateur, pourtant je n'ai jamais retrouvé les vrais yeux d'Asterix :-).
Mais je fais partie de ceux qui, en découvrant une nouvelle couverture, retrouve la joie unique de leur enfance.
Et en redemande.