Rouge pâle
En hommage à sa mère Véra Belmont a réalisé ce film qui relate l'adolescence d'une fille de 15 ans ayant des sympathies communistes dans le Paris des années 50. Malgré un scénario pas inintéressant,...
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Les plus belles histoires d'amour sont celles qui surmontent ces différences surfaites : âge ; milieu social ; opinions... C'est le cas du jeune couple objet sociétal de ce film.
Les circonstances mêmes de leur rencontre sont à la mesure du tumulte amoureux qui va vite les lier. Au coeur d'une manif politique qui dégénère en combat de rue ! Nadia, ado exigeante et nourrie d'idéal communiste, défile. Stéphane, jeune homme de bonne famille au cynisme étudié, joue au reporter de presse. Il la sauve d'un tabassage ignoble. Cela se passe dans les années 50, en pleine "guerre froide".
Leur 1er échange illustre le fossé entre eux. Ses nuits à lui, ce sont les dévergondages superficiels de Saint-Germain-des-Prés. Ses nuits à elle, c'est le collage sauvage d'affiches ou les secrètes réunions de cellule J.C.F. (Jeunesse Communiste de France). De provocations en élans passionnés, entre eux, cela va être "l'amour braque". Elle, tiraillée entre attirance et rejet envers cet "ennemi de classe", fait à la fois l'apprentissage de l'amour et des remises en question.
C'est bien à travers Nadia, personnage d'inspiration autobiographique, que réside la qualité première du film de Véra Belmont : la justesse de ton. Ce, pour restituer un climat symptomatique, une époque d'intolérance exacerbée. Quand, question idées, selon le camp de naissance, c'était noir ou blanc ! Foutaise ! La vérité est dans la palette de gris ! Là, sont stigmatisés autant les excès du sectarisme idéologique que les aveuglements de l'idéalisme théorique. Des survivants parlent de "l'Ours blanc" (Sibérie) et certains, douloureusement, ont leur idéal politique refroidi !
Les personnages apparaissent en fait prisonniers de l'Histoire. Interprétations nuancées de Marthe Keller, Lambert Wilson et Laurent Terzieff. Et il y a Charlotte Valandrey, qui incarne à merveille les certitudes puis les désillusions de Nadia. Son éclatante révélation - sous le signe du rouge à lèvres qui sert de titre - laissait supposer qu'elle embrassait, alors, une belle carrière !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes * ELLES ont le beau rôle !, * Fan des années 80 ! et ** Tirer la langue au Coronavirus !
Créée
le 12 nov. 2015
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