L'intrigue qui illustre le thème du film peut sembler parfois extravagante. On y croit plus ou moins à la cavale insensée qui réunit deux jeunes délinquants et des vieillards aigres. Elle permet cependant de nous éclairer, si besoin est, sur la condition du troisième âge. Ces laissés pour compte de la société, en s'attachant à défendre la cause des deux jeunes gens, mènent sans doute leur dernière bataille et trouvent l'occasion de déserter pour un temps la vie insipide et monotone de la maison de retraite.
Jacques Fansten s'amuse de cette rencontre improbable pour mieux exprimer le sentiment d'être vieux et seul, dans la détresse peut-être, inutile. Jean Carmet et Daniel Gélin savent, tout en restant attachants et drôles, évoquer la frustration des vieux, pardon des séniors, mis au rencart, et le plaisir qu'ils ont, en côtoyant la jeunesse, de s'épargner pour un temps l'ennui de leurs congénères
On reprochera toutefois à Fansten, adepte de la simplicité, de n'avoir pas exploiter la moindre idée de mise en scène, ni d'avoir su donner de l'allant au récit.