Renardeau abandonnée auprès d’une ferme par sa mère avant de mourir, Rox grandit heureux auprès d’une fermière douce et aimante, la Veuve Tartine. Il se lie d’amitié avec le chiot du voisin, Rouky. Seulement, ce dernier est destiné à devenir un chien de chasse. Leur amitié pourra-t-elle tenir dans ces circonstances ?
Dès les deux premières minutes de film, silencieuses et pesantes, on sent que quelque chose a changé. On n’a plus ici affaire au Disney joyeux et exubérant des Aristochats, mais plutôt à celui, plus sombre et mature, de Bernard et Bianca. De fait, Rox et Rouky achève la transition entamée par son prédécesseur : dernier film auxquels participèrent certains des Neufs Sages de Disney (Wolfgang Reitherman à la production, Frank Thomas et Ollie Johnston à l’animation), le film emprunte un chemin résolument noir, qui a de quoi désarçonner son jeune public, un ton noir peut-être accru par le contexte de production, affecté par départ récent de certains animateurs partis créer leur propre studio sous la houlette de Don Bluth.
Si l’humour est bien présent à travers les sympathiques Dinky et Piqueur et leur quête épique de la chenille, il reste cantonné à ces derniers, tandis que le scénario se focalise avant tout sur la relation qui se noue entre Rox et Rouky, que tout destine a priori à devenir deux ennemis. Une relation très touchante, magnifiquement dépeinte par un scénario subtil et intelligent, qui ne bascule jamais dans la facilité.
Ce ne serait rien si la mise en image ne suivait pas, et celle-ci s’avère évidemment – une fois n’est pas coutume – brillante. La délicatesse du trait étonne toujours, même quand on est habitué, et restitue parfaitement la pureté de l’amitié à laquelle il nous est donné d’assister. Avec une précision scientifique, les animateurs Disney nous plongent au cœur de la nature, celle-là même qui nous avait émerveillé dans Bambi, et nous proposent un nouveau voyage enchanteur qu’on regarde avec les yeux de nos 5 ans, lorsqu’on découvrait le monde…
Parfaitement mis en musique également par l’habituel Buddy Baker, Rox et Rouky a donc tout de l’étoffe d’un grand Disney, et même si quelques longueurs viennent ralentir le tout, révèle une nouvelle fois leur capacité à se renouveler et à nous faire rêver.