Entrer dans l'Arène : action permettant au roi d’assurer la descendance du royaume...
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Pour tout vous avouer, mes notes d'Histoire n'ont guère été fabuleuses quand je fréquentais le lycée de mon adolescence... Après tout, que les pyramides d'Egypte aient été bâties par Khéops et Khéfren, ça ne résoudra pas le fait qu'en l'an 2000, d'honnêtes travailleurs ou retraités français sont obligés de dormir à la belle étoile alors que d'autres vont sur la lune...
Ce n'est donc ni le script ni le titre de cette histoire qui m'ont incité à regarder ce film de Nikolaj Arcel (1972/----) scénariste et réalisateur danois qui signe ici le troisième de ses six films entre 2004 et 2023... Un succès du reste mais pas en France où il est passé inaperçu ( 245 895 spectateurs) Dommage...
Royal Affair (En kongelig affære) est donc un film dramatico-historique dano-tchèque, inspiré
du roman "Prinsesse af blodet de Bodil Steensen-Leth" qui relate la liaison adultérine entre la reine Caroline-Mathilde de Danemark et Johann Friedrich Struensee...
Le générique situe l'action :
"L'Europe au crépuscule du XVII° siècle : la noblesse règne dans l'oppression avec l'appui du puissant clergé, mais le vent du changement souffle.
A travers le Continent, intellectuels et libres penseurs réclament des réformes et la liberté pour le peuple. C'est le siècle des Lumières..."
Seulement voilà, où est la part de vérité entre la vérité historique du règne se Christian VII en 1770, dont les rouages du cerveau étaient parsemés de grains de sable, et rappelant que Eve incitera toujours Adam à goûter au fruit défendu, quels qu’en soient les pépins !
Patrick Sébastien, grivois s'il en était, citait souvent cette maxime : "Dire qu'avant la naissance de chacun d'entre nous, il y a eu une histoire de c.."
Citation ayant du reste effrayé dame censure très pudibonde sur la chose !
La vie prouve cependant que, si le monde paraît dirigé par des hommes, nombre d'entre eux ont
eu le bras armé par des femmes...
La reine Caroline-Mathilde délaissée sexuellement par son roi de mari, va donc trouver refuge dans les bras des jambes de Johann Struensee pour assouvir son corps de femme... Le médecin a été choisi par le roi qui ne se soucie pas de sa jeune et belle épouse et lui préfère les péripatéticiennes de bordels... Un peu à la fois, et après avoir conquis le roi avant sa femme, le toubib va insuffler ses idées politiques au dirigeant incapable, notamment celle de virer du gouvernement les religieux et autres évolutions sociales...
Du déjà vu me direz-vous...
Ce film est agréablement réalisé et monté par Arcel, à la manière de ces romans-photos sont le public délectait au lendemain de la seconde guerre mondiale... Avec ses anachronismes, mais qu'importe, on prend plaisir à suivre ce marivaudage aristocratique...
D'autant qu'il est magnifiquement joué par ses interprètes...
Alicia Vikander est superbe dans son rôle de femme et reine inassouvie, Mikkel Boe Følsgaard est ... impérial... dans son jeu de roi débile, et Mads Mikkelsen nous convainc autant que Caroline-Mathilde de son importance pour le royaume...
Mais aucun des acteurs ou figurants ne dénote ce qui contribue à la force de conviction de ce récit... Le destin d'un peuple tient à peu de choses : force reste toujours à ceux qui ont de l'argent et qui entendent le faire fructifier....
La plus grande faille de ce spectacle est sa traduction bâclée en français ! Prise de son défectueuse ? L'articulation des mots par les doublures sont souvent navrantes : les malentendants vont souffrir, les autres auditeurs aussi ! Le pire est la récitante (sans affectation) qui non seulement noie ses phrases mais qui les débite comme si elle commentait des funérailles...
A contre emploi...
Arte le 25 et 27.12.2024