Royal Affair, c'est l'histoire d'une homme converti aux lumières qui se rapproche du roi et qui veut transformer le Danemark en un pays moderne et juste; mais tout se complique car il tombe amoureux de la femme du monarque (qui, par ailleurs est atteint dans sa santé mentale).


Si Royal Affair s'inspire d'une histoire vrai, il verse trop dans le pathos et dans la romance et nous livre finalement un drame historique tout à fait convenu. La forme est très classique, peu d'innovations ou même de parti pris esthétique, avec toutefois des décors bien rendus (notamment les châteaux du XVIIIème). On déplore une absence totale de reconstitution de l'univers mental : les héros ont les mêmes représentations et repères morales que les hommes d'aujourd'hui.


Le procédé épistolaire introduit une voix off, quelque peu inutile, et c'est donc la princesse qui raconte sa terrible histoire à ses enfants. Personnage passif, elle exhorte le héros à agir en lui reprochant vivement d'en rester aux paroles, mais reste elle même en retrait durant tout le film. C'est à l'homme d'agir ...


Et quel homme ! Un Mad Mikkelsen viril qui, pour une fois, a tendance à surjouer. Il fait passer son amour avant le royaume (reproduisant la tragédie arthurienne) mais les affaires d'Etat avant son amitié avec le roi … On veut sans doute nous montrer un héro qui reste un homme - par exemple en insistant sur sa peur devant l'échafaud - mais il apparaît simplement stupide, et incapable de réfléchir froidement. L'intrigue politique est simplifiée à outrance, avec d'un côté des nobles soucieux de protéger des intérêts financiers et de l'autre des hommes éclairés qui publient des lois d'abolition de torture. Au milieu un roi "fou", seul personnage intéressant, du moins pendant la première partie du film


Mais le politique importe peu, ce qui prime, c'est la romance entre une reine et un sujet : regards langoureux, danse à l'ancienne, enfant illégitime, rien n'est oublié dans cette histoire d'amour dramatique raconté à grand renfort de violons. Elle est mièvre et plate, aucune étincelle …


Je pense que si le film a une aussi bonne moyenne, c'est qu'il flatte notre sensibilité de français :
"l'homme est né libre, et partout il naît dans les fers"
Sacré Rousseau ...


PS : La comparaison implicite avec Jésus, condamné par un peuple dont il voulait la libération, est grossière et inappropriée.

Adrisengard
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le 7 juil. 2015

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