Rude, en effet.

René Allio dirigeant Simone Signoret, le résultat ne pouvait qu'être explosif, pensais-je. Au lieu de cela, on a droit à une version auteurisante du Magnifique ô combien poussive, juste sauvé par la présence de la grande Signoret.
Cette dernière est une femme de ménage qui vit avec sa famille, plus celle de son mari, le tout sous le même toit. C'est la famille prolétaire typique des années 1970, celle où les parents gardaient leurs propres parents, en plus d'élever leurs propres enfants. Son quotidien est à ce point morne qu'elle se réfugie dans ses lectures, la presse people, le cinéma, afin de vivre d'autres aventures, à la Sissi, un policier, une romance, c'est son moyen d'échapper à la médiocrité de son existence.

On dit souvent qu'un acteur peut sauver un film de par sa présence, et c'est le cas avec SImone Signoret, que je trouve impériale, restant droit dans ses bottes et dans sa dignité malgré les tourments qui lui arrivent, aussi bien dans sa vie professionnelle que personnelle. Son visage, son corps, expriment très bien la femme qui a souffert et ça, Signoret le restitue très bien.
En-dehors de ça, bien que ça ne dure que 100 minutes, ça parait interminable, la faute à des longueurs terribles, des acteurs qui ne sont vraiment pas bons, et une image de très grande laideur.
Pour l'anecdote, on y aperçoit quelques secondes un tout jeune Gérard Depardieu, affichant un bref plan nu intégral, qui incarne le petit ami d'un des employeurs de la femme de ménage Signoret. Il n'a rien à faire à l'histoire, à part se balader en serviette, il ajoute un bref moment d'humour dans un film qui en manque terriblement.

D'ailleurs, l'échec commercial du film fera que René Allio ne tournera pas durant trois ans, c'est dire le purgatoire. Mais il faut dire que ça n'est vraiment pas terrible, à conseiller aux complétistes de Simone Signoret.