"Ruggero" fait partie de ces films compliqués à juger car "donnant la vedette" à un trisomique, comme l'avait fait en son temps Jaco van Dormael dans son "Huitième jour".
Où s'arrête l'art, où commence le voyeurisme, des questions profondes toujours difficiles à trancher.
Mais contrairement au film de van Dormael qui m'avait laissé un goût amer car tirant selon moi trop sur la corde sensible, quitte à frôler parfois le mauvais goût, ce "Ruggero" semble totalement honnête, et ce pour deux raisons essentielles : le metteur en scène connait depuis longtemps ce Ruggero Rasola avec qui il a tissé des liens d'amitié et il n'y a pas la moindre sensiblerie dans l'histoire qu'il nous conte, Franco Dipietro ayant fait le choix de la fable humoristique "à l'italienne" pour délivrer un message simple (voire simpliste et là est la vraie limite du film) et universel : l'amour est plus fort que tout et il transcende les barrières de la pseudo-normalité.