Alors que cela fait pas mal de temps qu'Hollywood voit son tiroir-caisse atteint du syndrome de Peter Pan, S.O.S Fantômes : L'Héritage avait pourtant réussi à faire passer la pilule de son revival par la mélancolie de son atmosphère et par son aspect "film de famille" lui garantissant, et c'est plutôt rare, une certaine forme de sincérité.
Au point d'attendre la suite obligée des aventures de ces chasseurs de fantômes new look et, surtout, rajeunis. Car la naïveté bêtasse du masqué le laissait à penser que ceux-là avaient vocation à voler de leurs propres ailes, surtout au regard du casting convoqué alors.
Dès lors, voir ces nouveaux héros dans une aventure typiquement new yorkaise , et ce même si la poursuite en voiture est très cool à suivre, symbolisait immédiatement une certaine forme de retour en arrière.
Car même si le final de l'opus précédent repompait sans vergogne celui de 1984, délocaliser l'intrigue dans un bled paumé du midwest et envisager la franchise du point de vue de son héritage représentait, mine de rien, une petite prise de risque.
Sauf qu'en 2024, La Menace de Glace dilapide malheureusement une bonne partie de la sympathie de son revival. Pas que ce soit immonde, non, le masqué a plutôt apprécié le truc, sans toutefois s'enflammer, mais seulement terriblement générique et attendu.
D'autant plus que les personnages de ghostbusters juniors sont, apparemment, déjà cramés. Au point de voir Finn Wolfhard jouer tout simplement les utilités et servir la soupe à un fan service qui est loin de faire avancer le schmilblick de l'intrigue, passe partout mais pas déplaisante pour autant.
Non, le plus regrettable, peut être, c'est cette manie de refuser de s'affranchir d'un casting original qui, cette fois, n'a plus rien a défendre d'autre que la prolongation de son bail à plus de soixante-dix ans, circonstance qui fera s'interroger, pour le moins, sur l'âge de la retraite qui pousse chez nous tout le monde dans la rue pour deux ans de plus...
Et de se dépêcher, pour le scénariste, de rentrer dans le rang en se contentant de proposer de l'imitation de ce qui faisait recette naguère. Et il n'y aura sans doute que le masqué pour défendre l'apparence du grand méchant, que les plus acerbes compareront sans doute à n'importe quelle némésis lambda du DC Extended Universe, ou encore le personnage de McKenna Grace qui, s'il est devenu bien crétin, s'offre cependant une romance parfois touchante qui ne veut pas dire son nom.
Pas de quoi révolutionner la franchise ou encore bousculer le spectateur geek confit dans le "c'était mieux avant" qu'il n'a sans doute même pas connu. Soit un refus de grandir par procuration qu'Hollywood ne fait finalement que suivre et contenter.
Tant que cela rapporte...
Behind_the_Mask, Mister Freeze, le glaçon fait franchise...