Le plus mauvais film de J.J Annaud ?

30 millions d'€. C'est ce qu'a coûté ce film. Un film qui a été démonté par la critique qui n'était pas sensible pour un sous sur le coté vraiment unique de cet O.V.N.I. Certains ont même qualifié de film creux, lubrique et incompréhensible. Et Annaud s'est justifié en disant que comme le Nom de la Rose, ce film mettra du temps à devenir un chef d'oeuvre. Autant dire que non Jean-Jacques. Autant pour le Nom de la Rose, on peut vraiment dire ça, autant pour Sa Majesté Minor, on est très loin du compte.

Une réalisation avec des scènes sans âmes.

Je ne connais pas tous les films de Jean Jaques Annaud. Mais dans ceux que j'ai vu, le cinéaste mettait de la force dans son cadre et de la cohérence. Dans ce film même pas. Le film est un enchaînement de scènes trop courtes qui ne vont nul part. Tout est raconté en accéléré et cela malgré le faite que le film fonctionne sous l'allure d'un conte. Ok, d'accord, ton film est une mythologie que tu mets en place. L'ennui est que le film est très mal rythmé avec des plans qui ne veulent rien dire et des situations qui n'aboutissent à rien. Et tu t'étonnes que ton film soit incompréhensible ? Ben justement ton film l'est ! Le pire dans tout ça, c'est l'aspect comique. Dans une interview de Jérôme Bonnel, le réalisateur a dit cette phrase :

La comédie est le genre le plus difficile à filmer. En effet, il faut que l'ambiance et les situations soient suffisamment drôles et cohérentes de manière à ne pas perdre le spectateur

Voilà. Et c'est depuis ce jour là que je me dis pourquoi le cinéma français s'entête à faire des comédies à 2 balles ? Et là on est en plein dedans. Les scènes ne sont pas drôles pour un sous parce que l'humour s'effectue au détriment de sa propre cohérence et pire que ça, la fin du film. Elle est beaucoup trop premier degré, là où le film était léger et plus vaudeville et second degré, qu'est-ce que c'est que cette fin sérieuse ? J'ai changé de film ou quoi ? Et ça gâche tout parce le film aurait été génial s'il s'assumait du début à la fin. Mais non. C'est un film hybride avec un ton trop sérieux qui est mêler à du second degré pas drôle. L'esthétique en plus de copier sur 300 par moments n'est pas non plus des plus intéressants. Quant aux personnages alors j'en parle même pas.

L'homme-cochon et le satyre

Premièrement, José Garçia dans le rôle de Minor est plus pathétique qu'attachant et il est bourré d'incohérences. D'une part l'idée d'un homme élevé par des cochons et qui devient roi est certes déjà vu mais pas mauvaise en soit. Surtout que l'exploitation du personnage est sur le papier plutôt cohérente. Il y a juste un problème, son développement trop rapide. Et puis, s'il a été élevé par des cochons, comment il sait grimper aux arbres ? Et en quoi le faite qu'il parle suffit que les autres considèrent miraculeux ? Surtout qu'il dédramatise d'ambler sa capacité de parler. Il aurait pu dire, que c'est la grâce divine, ou un miracle ou alors

Je ne sais pas n'importe quoi que non c'est un blocage. Bon ok admettons qu'il soit humble. Pourquoi il a gardé ses instincts de porc vers les 3/4 du film ? Et puis brusquement non ? Il était humain juste avant ! On dirait que ce genre d'incohérence n'est là que pour le faire chuter. Bonne idée mais là c'était forcé.

Pan alias Satyre (Vincent Cassel) est le meilleur personnage du film. Le personnage est à l'image de la divinité mythologique. Je sais que beaucoup ont en image le Faune dans le Labyrinthe de Pan, sauf que la version Cassel est la plus proche à défaut d'être la plus classe. Mais lui aussi n'échappe pas à des incohérences. Comment il fait pour ne pas comprendre au début Minor, si c'est une divinité ? Ce n'aurait pas été meilleur dans ce cas là ? Et aussi comment peut-il être conscient des rêves de Minor ? Là aussi c'est incohérent. On dirait que le scénariste a mis tout ce qui était relatif au dieu grec, sans en construire ses propres limites. Cela dit , son rôle de conseillé fun et lubrique est beau à voir.

Clytia (Mélanie Bernier) est la love interest qui joue de ses charmes avec Minor , Karkos etc. Le plus dommage avec son personnage est que le film a tenté de casser le cliché du triangle amoureux. Cela aurait pu aller bien mieux de garder le triangle amoureux, car il n'exploite pas le dilemme de Clytia en la transformant en Bella Swan. Ouais à ce point là. Elle n'est pas totalement détestable mais bon.

Karkos (Sergio Peris-Mencheta) est l'amant de Clythia, jusqu'à l'intronisation de Minor. Après il est de plus en plus effacer et le film n'exploite plus du tout son dilemme d'avec Clythia, mais son amitié naissante avec Minor.

Bon écouter les films français arrêtez de faire des films afin d'exploiter que ce que vous voulez exploiter ! C'est super chiant. Vous avez un film avec un énorme potentiel et à chaque fois vous l'emmenez que dans une seule direction sans en exploitée d'autres plus évidentes et plus intéressantes. C'est n'importe quoi. Et c'est encore pire parce qu'on a Jean Jacques Annaud ! Le mec sortait du film 2 frères qui même s'il n'est pas parfait exploitait au maximum son potentiel ! Et dans ce film là il fait le minimum syndical. C'est triste !

Et je ne parle pas des autres personnages qui sont tout droit sorti d'un plagiat de RRRrrr. Et pourtant j'ai de la sympathie pour Jean-Luc Bideau et Claude Brasseur. Mais ils sont tellement insignifiants qu'on ne se sent pas investi dans leur personnages.

Une histoire qui aurait pu faire un bon film

L'histoire en elle-même avait de bonnes idées. Un homme élevé par des cochons devient roi le jour où il s'est mis à parler et par la force du destin. Une histoire simple et on a pas mal de thèmes intéressants qui est presque une critique bien vénère de la politique française et des monarchies de droit divin (à avoir, désigner un individu comme roi ou président parce que le ciel l'a désigné ou parce qu'il parle mieux que personne que sur ses véritables compétences)

Problème, c'est son exécution. L'histoire ne prend pas la peine de placer tout ça. De plus le comique ne vole pas non plus haut et malgré la cohérence, fait que les scènes soient plus gênants qu'autres choses. Et là où le film était plus second degré au début, il devient de plus en plus premier degré vers la fin. C'est comme si Jean Jacques Annaud ne voulait froisser personne. Mec ! Tu as montré Mélanie Bernier à poil et de la sodomie avec Vincent Cassel ! Assume ton film ! Ce que tu fais c'est de l'auto censure, ce qui est pire. Oui ton film est choquant et gênant au début. Mais si c'est le but, assume ! Ne fait pas juste après une scène avec Minor et Clythia où Clythia le rejette parce que c'est un porc juste après. Cela fait bizarre. Du coup on a un film hybride qui ne s'assume pas, comme la Suicide Squad. Bref, c'est une version plus édulcorée des Nouvelles Aventures d'Aladin. Parce que là où le film avec Kev Adams est une horreur irregardable, ton film possède un vrai propos de fond mais qui ne s'assume pas (rien que l'arc final est trop premier degré et détonne avec le reste du film). Du coup on est juste face à un film de l'ascension et la chute d'un homme -cochon qui devient roi avec des scènes lubriques dedans. Mais qui ne sont là que parce qu'il y a des scènes lubriques (en début de films) et qui ne va pas avec l'aspect plus premier degré du reste du film

Mauvais O.V.N.I

Ce film est un O.V.N.I certes. Mais c'est un mauvais O.V.N.I. Encore moins bon que 2 Frères parce que Jean Jacques Annaud n'a pas eu le courage de faire un film premier degré tout le long avec un vrai propos de fond ou une comédie lubrique et bordeline comme on n'en voit peu (bref comme aime faire Albert Dupontel). Il a fait un mixe des 2 qui ne va pas du tout et qui se révèle plus gênant qu'amusant. Ce film en dit long sur la plupart des réalisateurs français actuellement : Ils ne veulent froisser personnes et rares comme Gaspar Noé, ou Quentin Dupieux ont vraiment l'envie d'aller à fond dans leurs idées mais se demandent de qu'en dira-t'on, alors que les meilleurs films, même les plus consensuels sont ceux qui vont au bout de leur démarche. Mais non ils ont peur des critiques et des associations qui pleurnichent à chaque fois qu'un film trop choquant apparaît (Les Promouvoirs et l'autre conne qui a qualifié Elle de Paul Verhoeven favoriser le viol). Bref, ce film est une belle occasion manqué et c'est triste