Sportif : Athlète incapable de conjuguer son exploit à l'imparfait du subjonctif (Laurent Baffie)
Par moments, on vous sort (pour réinventer l'actualité quand elle n'est guère abondante) d'éternels sujets bateaux dont les amateurs de scandales sont friands : du genre pour ou contre la peine de mort ? ou encore : les prêtres doivent-ils se marier ? ou bien : tous les cyclistes du tour de France sont-ils drogués ?... Bref : vous aimez mieux papa ou maman ?
Je ne parle pas de la religion, secouée elle aussi par le phénomène...
Ici, les allemands, et en l'occurrence Felicitas Korn, prennent en surf la vague des entraîneurs pédophiles : sacrée aubaine et drôlement opportuniste la réalisatrice !
Nombre de fois j'ai été tenté de mettre fin au supplice d'avoir dû subir ce film...
C'est horriblement "pathos" du début à la fin, mais en plus "bobo" à tous points de vue....
Alors qu'au départ, j'espérais voir le film éponyme de Martin Lamotte, et pensant rire !
Ce qui m'a fait marrer en cours de film, c'est la pudibonderie démentielle de réalisation de Korn : même les scènes d'amour du couple en question ici sont aussi hypocrites que les films américains des années soixante...
Alors on s'enquiquine à mourir devant des baisers qui n'en finissent plus et nous montrer que l’âge mûr de l’homme s’apparente à celui des poires : c’est la queue qui lâche !
Bon, à la décharge de la coupable de cette farce morbide qui ne fait pas vraiment chialer, la traduction française de cette pantalonnade et surtout, surtout son doublage !
²Pendant le premier quart d'heure, il ne se passe déjà rien, mais ensuite, le plateau de tournage a dû être glissant à cause du torrent de larmes qui s'y est déversé !
Le héros, qui n'est déjà pas doté d'un faciès à la Delon et ferait peur si on le croisait sur un trottoir de nuit, n'arrête pas de braire ! Me rappelant d'ailleurs les pleureuses de métier qui jadis faisaient de la figuration dans les cérémonies funèbres, encore en cours dans certains pays !
Sa voxographie est pire, voire déprimante... Le doubleur (François Dorothé je crois) ahane, coupe ses phrases comme si l'épreuve était trop dure pour lui... un peu à la manière d'une locomotive à vapeur de jadis qui n'arriverait pas à faire gravir une côte à son train ! On dirait même les dialogues récités... La seule à avoir une attitude crédible est l'épouse du saule pleureur...
De plus, la traduction est trop littéraire et pas issue de la vie quotidienne : on ne croit donc pas un quart de seconde aux dialogues ! "Passe lui le bonjour est dit deux fois".. Si on passe le ballon au foot, ou encore la main, on "fait le bonjour"... Passer n'est pas jouer !
Pour compenser le vide de contenu sidéral de ce drame qui ne nous atteint pas, la musique est
tétanisante, bruyante, tuante, tonitruante, éreintante parfois semblant sortir d'outre-tombe...
Que de plans inutiles aussi : ça a dû être dur de meubler...
L'Allemagne s'est réveillée : on nous montre trente-six photos de violés !
Mon conseil : comme disait Churchill "No sport"... Il décida aussi d'enlever ses initiales de la porte de son bureau : tout le monde entrait sans frapper comme s'il avait vu ce mauvais film !
Arte le 20.10.2023-