Consternant, mais pas assez pour en rire !
Quand le premier Sadako 3D était sorti, Sadako avait été ridiculisée, humiliée. Reboot de Ring, les producteurs, tout comme le scénariste et le réalisateur, ont fait l’opposé de ce que l’on pouvait attendre de Ring. Pas d’ambiance, mais des apparitions en pagaille, à coup de 3D maintenant. Seul son final, s’éloignant radicalement de la saga, pouvait être sauvé et faire passer un bon moment. Malheureusement, en 2013, Sadako revient sur les écrans avec une suite, encore la même équipe à la barre, et surtout, un concept poussé encore plus loin. De 3D, on passe à 4D dans certains cinémas et lors de la sortie en Blu Ray, grâce au téléchargement d’une application sur téléphone qui pourrait déclencher des vibrations, sonneries, flash ou autre… Oui, la sobriété et l’ambiance du premier Ring est loin, très loin. Entre Ring en 1998 et Sadako 3D 2 (que j’ai vu en 2D, donc Sadako 3D 2 2D…), il y a un fossé énorme. Pas seulement dans le fond du produit, mais également dans la forme et en terme de qualité. Car oui, Ring était un film flippant, efficace, marquant. Sadako 3D 2 est un film marquant aussi dans un sens, mais pas pour les mêmes raisons, et surtout pas pour de bonnes raisons. Non, ici, c’est le désastre, un naufrage artistique. Le premier opus s’en sortait relativement bien à côté, c’est dire l’ampleur des dégâts. J’aurais même du effectuer le visionnage de la chose en deux temps…
J’étais prévenu, en voyant cette superbe scène d’ouverture, avec la naissance d’un joli petit enfant qui pleure, ses plans lents dans un hôpital baignant dans une ambiance bleutée, et soudain… le bébé ouvre la bouche, permettant une attaque de cheveux (oui, sortant de sa bouche) en direction de la caméra. PAF 3D dans ta gueule spectateur ! Et ce n’est qu’un début mes amis, tant chaque scène semble vouloir creuser encore un peu plus le fossé entre Ring et cette œuvre, et surtout plonger un peu plus dans la nullité absolue. L’ambiance, il n’y en aura absolument jamais, la mise en scène est plate à en crever un pneu, les acteurs en font des tonnes, le scénario ne sait pas trop où aller au départ puis part dans des directions qu’il ne fallait absolument pas emprunter. La première demi-heure ne sera, basiquement, qu’une succession de mise à mort, se ressemblant toutes. Un personnage qu’on ne connaît pas avance, un téléphone (ou ordinateur, pour varier) va déconner, et hop, c’est la mort. Tout s’enchaîne avec un intérêt proche du 0 absolu tant on ne se sent pas concerné par l’histoire et les personnages, creux et ridicules. Malheureusement, l’heure qui va suivre ne va pas arranger les choses.
L’intrigue va se centrer totalement sur la petite Nagi, ridicule en voulant nous faire son regard qui tue dés qu’elle tourne la tête, et sa tante, Fuko, qui en fait souvent des tonnes. Ça avance mollement, on nous ressort quelques personnages du premier opus, quelques révélations, on baille. Plus le film avance et plus le ridicule est là. Mais pas dés l’apparition d’une idée, non. Car dans le fond, le réalisateur aura quelques bonnes idées, comme le flashback du suicide de la mère de Fuko dans la baignoire, la possession de la prof, et j’en passe. Mais dés qu’il a un semblant de bonne idée, il ne peut s’empêcher de la faire sombrer dans le ridicule l’instant suivant, anéantissant tout effort et rendant l’ensemble encore plus mauvais. Fuko cachée sous un lit pour échapper à sa nièce, et on nous offre un jump scare bien pourri pour terminer la séquence. Le suicide dans la baignoire, et l’instant d’après, le personnage plonge dans la baignoire et se retrouve dans une mer de sang (à l’apparence de la grenadine mais chut !). Et ce sera ainsi tout le long du film, jusqu’à son final, ne valant pas plus que le reste… Sadako 3D 2, c’est une belle douche froide, une épreuve pour le fan de Ring, une épreuve pour n’importe quel spectateur.