Ken a regardé pour vous...
« Safari » de 2016 est un docu-fiction Austro-Danois réalisé et co-écrit par Ulrich Seidl
L'Afrique. Ses grands espaces, ses zèbres, ses gnous et ses impalas. Et quelque part tapis dans les buissons : des chasseurs, touristes européens en quête de divertissement. Ils aiment tuer, y mettent le prix, le font dans les règles de l'art...
Avec Ulrich Seidl, nous observons comme ils observent leur proie, des hommes dans une de nos nombreuse aliénation, la chasse touristique. Un documentaire animalier sur la profonde réification de la nature humaine par l’argent de la société du spectacle...
Seidl explore la fascination pour la mort et le sentiment d’impunité de ces occidentaux en quête d’émotions fortes sur le continent africain. Une société d’élus, autorisés à donner la mort à des animaux dans des combats inégaux et au suspens artificiellement entretenu.
Une société d’élus tellement bouffi d’un vide intérieur qui est proportionnel à leur compte en banque que le sentiment bien réel de se sentir mort à l’intérieur doit sortir et se formaliser à travers un cris celui de la mort d’un animal ou d’une détonation de fusils, ignorants que chaque tires de chevrotine renforce leur pourrissement intérieur bien réel, les rapprochant de ce que l’on pourrait qualifier de morts vivants...
« C’est pour se sentir vivant, je me sens vivant »
Pour supporter leurs actes et eux-mêmes, ils s’inventent une pseudo philosophie de guerriers appartenant à la race supérieure, exprimée en toute franchise et sans aucun complexe. Au-delà des fantômes du nazisme dont Seidl ne cesse d’enregistrer la survivance au sein de la société et des mentalités autrichiennes, le cinéaste plonge ici dans les zones les plus sombres de la psyché de l’homme réifié par le pouvoir de l’argent...
Entre rire, pleurs et dégoût une montagne russe d’une précision diabolique à l’image de sa réalisation et de sa photographie. Seidl nous offre une mise en scène froide et chirurgicale à l’image du miroir qu’il nous tend...
Je lui donne 4 têtes de cons sur plaque de bois sur 5, partez des maintenant débusquer l’homme nouveau qui est en vous et déchirez le voile de l’indistinction de notre société contemporaine aliénée...