Outre la fabuleuse interprétation de Sylvie Testud dans "SAGAN", le film retrace avec fidélité et avec le farfelu propre au personnage, la vie de ce "Charmant petit monstre". Il me rappelle son premier roman.
Et quand on a lu "Bonjour Tristesse", on ne peut ignorer les ressemblances troublantes entre la jeunesse frivole de l'héroïne Cécile et la vie de bohème de la Sagan dépeinte dans ce portrait : on y retrouve les nuits blanches noyées dans le whisky, le jeu et les mondanités. "Je savais que la nuit, aussi bien que l'alcool, est un grand révélateur", avouait-elle. Sylvie Testud campe l'écrivaine à tous les âges avec ferveur et émotion, troublante de réalisme, souvent drôle, parfois blessée, déçue par la vie et les autres qu'elle idéalise.
Le Personnage avec un grand P est tout en contradiction : à la fois profonde et légère, réfléchie et débridée, naïve, dure et égocentrique. L'oxymore de "charmant petit monstre" semble alors tout indiqué pour décrire l'enfant terrible qu'elle fut et restera jusqu'à sa mort. Symbole de la jeunesse chic et perdue des années 50, celle de l'après guerre et du culte des plaisirs futiles, d'un semblant de vie.
Sa vie débridée l'aura toutefois portée sur les flots de l'inspiration. On en revient au mariage doucereux des drogues et de l'art poétique. Mais dans cette quête du bonheur, Françoise perdra tour à tour famille, argent et amis. Rattrapée par la réalité et le drame de sa vie : finir seule.
Reste le Mythe Sagan, ses frasques et des écrits scandaleux pour l'époque !
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