Fans d'effets spéciaux spectaculaires, passez votre chemin !
Synchronicity relève davantage du thriller de science-fiction psychologique et complexe dont on peut difficilement parler à chaud. Au sortir du film, les avis sont partagés et le cerveau fort brumeux.
Pour en saisir tous les tenants et aboutissants, il faudra attendre une digestion lente et ardue. Et encore... Certains paradoxes nous échappent encore : Si le voyage dans le temps est vu dans le film comme un passage vers d'autres mondes parallèles, pourquoi le réalisateur a-t-il choisi de réunir le personnage et l'un de ses doubles dès le premier voyage ? Est-ce pour laisser planer le doute ? Est-ce une maladresse ? Les causes et les conséquences restent très obscures.
Tâchons donc de défaire le nœud de cette intrigue.
Le film se décompose en deux parties. La première est la découverte du phénomène par un physicien qui fait sa toute première expérience du voyage temporel sans en connaître l'ampleur. Il ouvre un tunnel et fait transiter un objet qui s'avère appartenir à une femme mystérieuse. L'ambiance est énigmatique, presque onirique, ce qui n'est pas sans rappeler certains films de David Lynch. Et la musique électro de Ben Lovett contribue à cette atmosphère fantasmagorique qui nous envoûte et nous intrigue.
La seconde partie traite du/des voyage(s) du physicien lui-même et va lever le voile sur certains mystères et faire émerger une théorie alambiquée et nébuleuse sur ces expéditions temporelles.
Car beaucoup de questions restent encore en suspens : pourquoi les sauts dans le temps conduisent le personnage toujours au même endroit et au même moment ? Comment choisit-il ces coordonnées géographiques et temporelles ??? Pourquoi l'un des sauts est-il différent ? Et comment le collègue du physicien sait-il où et quand le rejoindre lors de celui-ci ?
Surtout, s'il s'agit de mondes parallèles, pourquoi les multitudes de LUI se côtoient dans un même monde (à en croire la fin) ?
D'autant qu'on ne sait pas comment le cycle se met en route : qui donc a déposé la fleur ? Il semblerait que ce soit le physicien lui-même ou plutôt un autre Lui. C'est l'éternelle question de la poule et l'oeuf, que l'on retrouve dans Predestination des frères Spierig avec Ethan Hawke.
Bref, ce film mériterait d'être revu une ou deux fois afin d'en apprécier toute la subtilité ou, à défaut, d'en comprendre les incohérences...