S’il fallait voir et estimer Sahara pour une seule raison, ce serait assurément son goût pour l’aventure et son talent pour la mettre en scène : la caméra réussit, par ses mouvements, à épouser la dynamique insufflée par le récit tout en y contribuant grandement, aidée par un montage précis qui rend les scènes de course-poursuite ou d’affrontement on ne peut plus lisibles ; la partition musicale de Clint Mansell, oscillant entre La Momie et James Bond, regorge de trouvailles jouissives et participe à l’élaboration d’un frisson pris devant un spectacle qui sait ménager ses accélérations et ses pauses, au service d’acteurs très investis et à l’alchimie palpable. N’oublions pas l’humour qui confère à l’ensemble un petit côté Indiana Jones, mais en contrepoint seulement puisqu’ici la frontière entre archéologue et pillard reste poreuse, en témoigne la caractérisation ambivalente du personnage de Dirk Pitt dont les motivations semblent se résumer à un seul mot : or.
S’il tombe parfois dans la caricature avec laquelle il aime flirter, le long métrage de Breck Eisner embarque son spectateur dès les premières minutes dans une aventure trépidante et amusante, sans autre prétention que de divertir, ce qu’il accomplit avec les honneurs.