Matthew McConaughey tout en muscles sous son regard bleu azur, Steve Zahn en copain d’enfance un peu déjanté, Penelope Cruz en médecin de l’OMS, et d’autres compagnons plutôt fortunés se retrouvent au Mali. Les deux premiers recherchent les traces d’un cuirassé de la guerre de Sécession disparu avec une cargaison secrète (hum… Indiana Jones, non ?). La belle lutte contre une étrange maladie infectueuse qui semble en lien avec les nébuleuses activités d’un méchant français acoquiné à un général local (hum… James Bond, non ?). On ne sait comment mais les deux histoires se retrouvent liées l’une à l’autre, sacrifiées l’une et l’autre, et le film verse dans le grand n’importe quoi.
Tout est abracadabrantesque dans ce Sahara qui emprunte des thèmes, des personnages et des situations dans toutes les productions qui ont cartonné dans les années précédentes. Si l’exposition, plutôt longue à se mettre en place, est intéressante, on sent que le film peine à trouver le ton juste. Se voulant fun sur un sujet plutôt sérieux, l’ensemble prend mal et finit par dévisser totalement quand il devient délirant et enchaîne les situations déjantées. Les méchants et les antagonistes n’ont jamais été aussi bêtes, sourds et aveugles qu’ici. La quête des deux aventuriers (très tirée par les cheveux) finit par être reléguée au second plan quand ils se prennent soudainement pour des espions plus efficaces au combat qu’une armée (hum… Uncharted, non ?).
Le film d’aventure promis avec paysages au top, péripéties maîtrisées et enjeux intéressants est alors sacrifié à un film d’action improbable, jouant la carte de la surenchère à grand renfort de clins d’œil au spectateur qui soulignent le côté énorme de tout ce qui nous est montré. Cette embardée peut séduire les amateurs de délire grotesque assumée. Pour ma part, la tournure des événements saborde un pitch, certes improbable, mais qui pouvait donner lieu à un divertissement sympathique. Le rythme et la première partie du film sauvent cependant l’ensemble même s’il est toujours préférable de monter en puissance que de s’effondrer.