C'est quoi ce titre de critique ? Bah mon avis sur le film. En un sens c'est bien et pourtant je reste sur ma faim.


J'ai eu l'occasion de voir ce film avec en bonus la présence du réalisateur Raphael Girardot accompagné d'u délégué du personnel de l'abbatoir de Vitré, ou a été tourné le film. C'est bien ça a permis de répondre a quelques questions et interrogations des gens. Mais j'aurais l'occasion de revenir un peu après sur les échanges entre le public et ces deux protagonistes.


Dans le genre anecdocte sympathoche, ils ont mis environ 5 ans avant de trouver un abbatoir qui acce^pte d'être filmé suivant leur protocole. C'est d'autant plus intéressant que cela arrive donc avant les vidéos "chocs" délivrées depuis quelques années par des associations comme L214.


Ainsi, les réalisateurs ont essayé de faire un documentaire neutre, qui vise a refléter la vision des ouvriers de leur emploi. Et c'est là le premier reproche que je ferais à ce documentaire. L’absence de voix off, l'absence d'avis subjectif, parfois ça passe bien comme dans Nanouk l'esquimau de Flaherty et parfois non (tu as vu j'ai des références dans le genre documentaire, si si je m'y connais).


J'aurais aimé une voix off, détaillant un peu le travail ou la vie de ces hommes et femmes et qu'est ce qui les a amené dans cette profession. Cela aurait été plus intimiste, et c'est déjà ce que l'on retrouve quand certains se livrent à la caméra malgré tout cela reste noyé car certains passages ou employés se livrent plus facilement laissant entrevoir des moments assez triste. Comme cet homme travaillant à l'abattoir depuis déjà quelques années qui évoque les différentes TMS (trouble musculo-squelettiques) qu'il a eu, ses problèmes aux tendons ou à ses épaules. Un homme cassé par ses années passées à la chaîne et qui pourtant continu, comme toutes et tous et qui avoue lui même ne pas avoir d'ambition pour faire autre chose.


Enfin un dernier truc qui me dérange, c'est de faire un film dans un abattoir sans parler réellement des autres protagonistes principaux, ceux qui finissent mort; pendu, à défiler...un à la minute, plusieurs centaines d'êtres chaque jour. Quelques questions fusent sur leur ressenti face à cela et à cette hécatombe, la plupart répondent que ça été dur au début mais qu'ils se sont accommodés. Et pourtant, les ouvriers qui travaillent ici ne sont que les "quelques survivants" face à celles et ceux qui ne supportent pas ces images quotidiennes ou les problèmes de santé occasionnés par le travail à la chaîne. Ah si il y a un plan ou deux ou on peut voir des animaux comme l'un de ces plans finaux ou on découvre succinctement que depuis quelques secondes ils parlent devant une vache morte et qui trésaille encore. Une amie avec qui je suis allé voir le film s'étonne et me dis "depuis tout à l'heure ils sont devant elle ?!".


Lorsque l'on écoute le réalisateur Raphael Girardot, il évoque le fait d'avoir réalisé un film questionnant la société de production, et le travail à la chaîne qui tue des hommes. Dans ce cas là, je m'interroge sincèrement sur le choix d'avoir choisit une chaine d’abatage. Puisque ces délais et ce rythme effréné est présent sur toutes les chaînes d'usines, tout comme le brouhaha omniprésent.


Un complément avec une analyse psychologique aurait été la bienvenue afin de décrire les dissonances cognitives présentent dans ce genre de travail et comment on peut "facilement" en arriver à traiter le cadavres d'un être sentient en une "boîte en carton".


Mais non, ici le souhait est de rester objectif et uniquement de percevoir la réalité du point de vue des ouvriers. Ce qui est certes compréhensible, puisque l'on peut se douter que l’abattoir n'aurait certainement pas accepté les contrats autrement.


En dehors de cela, le film se laisse bien regarder et mérite quand même d'être vu....

SkudRyu
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le 2 mai 2017

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Skud  Ryu

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