Argentine, 1930. La Cordillère des Andes est infranchissable pour les avions de l’Aéropostale, qui sont donc obligés de la contourner pour livrer leur courrier. C’est la course contre le train, qui lui peut rouler de nuit. Les pilotes de l’Aéropostale doivent donc sans cesse repousser les limites de leurs avions, s’ils ne veulent pas être mis au chômage. Deux pilotes, Antoine de Saint-Exupéry, surnommé Saint-Ex, et son grand ami Guillaumet, tentent le tout pour le tout, afin de sauver leur ligne, et se lancent à l’assaut de la Cordillère, défiant la technique et provoquant le ciel.
Saint-Ex, c’est avant tout un hommage. Antoine de Saint-Exupéry est toujours une personnalité qui intrigue, entourée de mystères, et voilà 80 ans qu’il a disparu. Si on retrouve des références inévitables et attendues au Petit Prince, le film se base avant tout sur les aventures narrées dans le roman Vol de Nuit, avec quelques fragments du magnifique Terre des hommes.
Parce que c’est Saint-Exupéry, pour son trio d’acteurs (Louis Garrel, Diane Krüger et Vincent Cassel), le film était attendu, et tient une partie de ses promesses. En effet, ces aventures aériennes du siècle dernier, soutenues efficacement par la bande-son, nous tiennent en haleine. On apprécie également les différentes références aux textes de l’auteur. Comment ne pas être saisi de nostalgie quand on nous rappelle Le Petit Prince ? Surtout, on a le vertige. Quand le moteur s’arrête en plein vol, notre cœur aussi. On tremble en voyant Saint-Ex, en équilibre sur son avion, tenter de relancer son hélice au beau milieu du ciel. On ne passe donc pas un moment désagréable devant ce dernier film de Pablo Agüero.
Toutefois, à d’autres égards, Saint-Ex déçoit. Alors qu’on rêvait de pouvoir contempler les hauteurs de la Cordillère des Andes, d’être transcendés par la majesté de cette nature lointaine, les décors manquent de netteté et laissent souvent le spectateur dans le flou. La faute au fond vert ? De même, le scénario, s’il utilise des ressorts d’intrigue classiques qui maintiennent l’attention du spectateur, n’est pas des plus subtils. De ce fait, à qui est amateur de septième art, Saint-Ex ne fera pas atteindre le septième ciel.
Critique pour le Suricate Magazine : https://www.lesuricate.org/saint-ex-vers-le-septieme-ciel/.