Pour hériter de leur mère défunte, trois frères et soeurs sont tenus de faire le pélerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Ensemble. Et c'est bien le problème pour cette fratrie qui se déteste.
Tout l'objet du film, évident, de Coline Serreau est de conduire les quelques protagonistes, sous la tutelle d'un guide qui a bien du mal à faire régner l'harmonie dans sa troupe de randonneurs, à se réconcilier pour les uns, à se lier pour les autres. Sans doute y arrivera-t-il suivant l'idée assumée du conte utopique où tout est bien qui finit bien, où chacun finit par aimer son prochain.
Cette balade à travers de jolis paysages de campagne, parfois ponctuées d'étranges séquences oniriques, n'est pas tout à fait la comédie de caractères hargneux qu'on suppose au début. Coline Serreau poursuit son dessein sur la base d'incidents et de comportements très simples, sans forcer le trait ni placer des gags. De telle sorte que, si le scénario peut sembler faible et peu inventif sur la plan humoristique, on s'attache tout de même à la candeur et à la modestie qui émanent du film, comme si, en somme, on était nous aussi touchés par la grâce (du voyage, s'entend) et par l'humanisme élémentaire de la réalisatrice.