Vainqueur de quatre prix au festival de Gérardmer en 2020 (dont le grand prix), Saint Maud raconte l’histoire de Maud, une infirmière à domicile, qui devient obsédée par le fait de sauver l'âme de sa patiente mourante. Film que j’ai décidé de revisionner à l’occasion de la sortie en salles du deuxième long-métrage de la réalisatrice, Love Lies Bleeding.
Et le choc est toujours aussi frappant. L’œuvre dépoussière un genre horrifique à l’agonie depuis plusieurs années déjà, avec une approche particulièrement osée. Certes le décor religieux ne réinvente pas la roue, mais la réalisatrice se l’approprie totalement, et ose aller sur des terrains très rarement exploités. À travers une retranscription littérale des actions de Dieu sur Maud, le film expose la folie causée par l’isolement et le dévouement déraisonnable à la cause religieuse. Un culte dévorant que l’héroïne va s’infliger, à l’image des souffrances endurées par le Christ.
Ce parallèle diabolique est magnifiquement servi par une mise en scène à la fois sobre et électrisante. Mais on retiendra surtout la performance démente de Morfydd Clark, interprétant à merveille cet être oscillant constamment entre la retenue maladive et la folie. On pardonnera aisément certaines idées pas totalement abouties (premier film oblige), de par la générosité et la radicalité du long-métrage.
Saint Maud est une proposition d'auteur déstabilisante, qui ne plaira clairement pas à tout le monde. Mais de mon point de vue, c’est une œuvre rare, qui dose à merveille son mélange de body-horror et de tension horrifique. Le tout agrémenté de quelques visuels chocs, que vous n'oublierez pas de sitôt.
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