4 points pour 40 minutes encadrant du vide
Un sacré moment qu'il était en liste d'attente. Découvert via le passage devant un rayon de divéday, le sujet ne pouvait que m'intéresser : la seconde guerre mondiale, des paras, banco. Après tout, fans de Band of Brothers et autres Company of Heroes, il fallait bien que je tente la chose.
Ce direct dvd ne manque pas de certains atouts. La reconstitution est correcte, d'autant que fauchés, les producteurs ont tout de même trouvé le moyen de mettre la main sur quelques trésors directement issus de musées tel un Panzer III. J'ai eu beau chercher, je crois qu'il est vrai ! Une belle claque quand on voit les maquettes d'un film à budget ô combien plus énorme nommé Soldat Ryan ...
La photo, vraiment belle parfois, permet de mettre en valeur une Provence rêvée car le sujet lui aussi ne manque pas d'exotisme ; adieu le bocage normand, vive le débarquement en Provence, Draguignan, Le Luc et autres maquis. Franchement, une bonne surprise.
La narration initiale et finale offre aussi son lot d'intérêt ; croisement entre un soldat allemand et un para US, réflexions assez justes sur la lassitude et l'universalité du destin des combattants, sur leurs familles ; franchement il y avait moyen d'obtenir un petit film à la hauteur des espoirs suscités par la jaquette. Oui mais voilà, un direct dvd reste un direct dvd.
J'ai beau ramer comme un fada, difficile d'échapper au constat amère d'un terrible passage à vide. En toute sincérité, prenons le premier quart d'heure et passons directement à la dernière demi-heure : voilà un épisode correct de Band of Brother. Pas transcendant mais correct et justifiant le 4 que je mets ici. Pour le reste, 40 minutes longues, remplies de clichés, de flashback extrêmement lourds. La fiancé, le père, l'église (il faut bien justifier le Saint), cette litanie est assez vite pénible. On tente bien de temps à autre insuffler un peu de suspense, de nous montrer que la vie de soldat ce n'est pas aisée, que les résistants sont des durs, que les françaises sont jolies et divines en tir, mais les scènes s'enchainent comme de piètres copies du Soldat Ryan, quand ce n'est pas de gros clin d'oeil à l'esthétisme de la nature sublimée par Malick dans la Ligne Rouge.
Un énième film de guerre vite oublié, qui disposait pourtant d'un vrai potentiel ; mais trop propre, trop convenu pour révolutionner le genre. Le peu de moyens disponible a été dilapidé dans un assaut de blindé ; il n'y a pas d'excuses. Il suffit de se pencher du côté "La Côte 465" de Mann pour savoir comment utiliser et sublimer peu de moyens. A noter que lorsque j'allais décrocher définitivement, le dernier chapitre a réussi à me remettre dedans. Toujours ça de pris, non ?
Cette suite, car il y a un Saint and Soldier 1, me laisse dubitatif quant à l'intérêt de tenter l'expérience du premier opus. Bon je le ferai tout de même ; les Ardennes, la neige, un siège désespéré ... je ne peux résister.