Somnifère

Adapté du roman "Demi-dieux et semi-diables", ce wuxia moderne dirigé (et interprété) par Donnie Yen souffre de nombreux faux-pas rythmiques, comme on pourrait s'en douter quand on tente l'adaptation d'un roman-fleuve en un film de deux heures.

Il réussit ici l'exploit d'être à la fois trop lent (dans le déroulement de l'intrigue) et trop rapide (dans l'exposition), avec comme résultat prévisible que, si vous avez pas lu les bouquins, vous allez rien biter à qui est qui fait quoi pourquoi.

Visuellement, c'est magnifique. La photo, les décors, les costumes - il y a beaucoup d'argent, d'amour et de travail qui ont été mis dedans et ça se sent.

Mais on se fait chier. Le film s'ouvre sur une séquence d'action plutôt cool, et ensuite alterne barrages d'exposition et séquences contemplatives pendant 45 minutes avant de nous jeter un 2e nonosse d'action, et là... c'est le drame.

Donnie Yen interprète un personnage surhumain surpuissant capable de dérouler 50 moines de Shaolin à la queue-leu-leu, mais le gaillard est plus tout jeune et donc on a recours à moult cache-misères, notamment un nombre élevé de coupes, particulièrement au moment des impacts, ce que je considère personnellement comme un crime - surtout pour un film hong-kongais.

Les chorégraphies souffrent aussi : on a quelques moments sympas, mais la moitié des combats se résume à des zooms dramatiques sur les mains de Donnie Yen pendant qu'il gesticule vaguement une sorte de hadouken, suivis d'explosions CGI et de pauvres cascadeurs câblés tirés en arrière à travers le décor.

Le meilleur moyen de voir ce film : admirer les captures d'écrans, car au risque de me répéter, c'est visuellement magnifique.