Troublant, estomaquant, malsain
Salo est certainement le film m'ayant mis le plus mal à l'aise et est d'une violence psychologique intense, tout ceci dans le but de dénoncer non seulement le fascisme mais aussi d'explorer les parties les plus obscures de l'être humain capable de catégoriser ses semblables au rang de bêtes. Je ne suis cependant pas persuadé que Pasolini s'attaque à la bourgeoisie en tant que telle mais plutôt qu'il use de métaphores pour dénoncer le fascisme. Reste que ce film est profondément malsain, dérangeant même après 35 ans et surtout mené de main de maître par un cinéaste qui sera assassiné suite à ce film, où l'ambiance caractérisée par le manque de musiques à certains moments est saisissante et où certaines scènes sont juste brillantes. Pasolini dénonce également de manière plus que brillante le voyeurisme dans ce qu'il a de plus malsain. Les scènes de "narration" des bourgeoises restent saisissantes et incroyablement malsaines. Je rajouterais que Salo n'est pas à confier entre toutes les mains. Que c'est un film à prendre avec beaucoup de recul et que je reverrais sûrement d'ici quelques années pour pouvoir en apprécier toute la portée philosophique car il demande vraiment beaucoup de maturité.
En tout cas un film unique, que l'on pourrait qualifier objectivement de chef d'oeuvre mais qui en rebutera plus d'un. Pour ma part c'est un grand film, interprété brillamment par des acteurs qui semblent totalement imbibés soit de crauté soit de peur, tout dépend de leur rôle. Une oeuvre fascinante et troublante