Pasolini nous offre un uppercut poétique sur la cruauté et la violence humaine . Apogée du mal, Salo, nous dépeint peu à peu sous la forme de 3 cercles narratifs(la merde,le sexe,le sang) tous ce qui touche à l'individu : la société, la passion, les vices, la violence,l'amour,la torture, le sexe,la soumission, le pouvoir absolu...
L'action se déroule sous un régime nazi-fasciste à Salo pendant la 2nd guerre mondiale. Quatre notables capturent des jeunes personnes parmi les villages alentours afin d'être leurs esclaves et de subvenir à leurs désirs les plus morbides.
Pasolini dénonce un processus de déshumanisation de l'homme le transformant à l'état d'objets ou d'animales soumis par ces hommes dominants. Le sexe n'y est plus digne et il est dans ce film une métaphore du rapport entre le pouvoir et la soumission quelle peut exercer sur l’être humain.
Pas de place pour dieu, interdiction de s'adonner à des rites religieux. Ici, c'est l'enfer et leurs bourreaux, des démons. Ils effectuent les pires humiliations et atrocités.
Ici le peuple n'a que deux choix : se soumettre ou mourir.
Cela donne des choix d'actes de rebellions ou de collaborations comme tout citoyen de régime totalitaire.Les névroses d'une société de dominants profitant de leurs pouvoirs absolus et de la misère du monde pour assouvir leurs désirs immorales bien à l'écart des regards de notre civilisation.
Et après tous ces crimes barbares commis sur ces humains soumis, ils regardent d'un œil lointain à travers leurs jumelles de tyrans, la mort lente et douloureuse de la morale et de l'innocence . Dans une position de voyeurisme, il se délectent de ces ultimes moments de tortures jusqu'à ce que la vie leurs soit pris. Une dernière scène d'un profond malaise.
"Rappelons nous de l'histoire" est le message. L'absence morale de ces régimes totalitaires, cette haine, cette amour à l'inégalité, ces oppressions, exterminations et à ces atrocités. Souvenons nous de ce climat de terreur. Attention à la manipulation et aux discours de propagande.
Aujourd'hui en France, certain partisans du front national semble avoir oublier cette Histoire. Ce parti politique est un parfaite exemple de lissage de programmes et de discours afin d'embrigader le plus de monde possible. N'oublions pas leurs racines et leurs véritables idéologies.
De plus, ma réflexion sur ce film ne s'arrête pas la. Elle me pousse à me questionner sur le pouvoir démocratique capitaliste. La société de consomation est-t-elle une nouvelle forme de fascisme ? L'oligarchie de l'argent qui se met gentillement en place, par ces hommes et ces banquiers milliardaires qui sont copains comme cochons avec les gouvernements. La différence est que ce système de soumissions est beaucoup plus intelligent. La manipulations et la désinformation de masse passent par les médias (la télévision principalement)dont les propriétaires sont ces fortunes. Dans la conscience collective la société capitaliste semble être indispensable. Les désirs et crimes morbides sont à la commandes par des réseaux clandestins qui une fois révélés sur la place publique sont étouffés(l'affaire de Zandvoort).
Salo ou les 120 journées de Sodome, choque, déroute, agresse ! Un des films les plus insupportable à regarder. Une mise en scène obscène et indigeste du pouvoir. Mais une fois la pilule passé, ce film pose une forte réflexion. une prise de conscience face à l’horreur de la violence et de la cruauté de l’homme vis-à-vis de l’homme et cela dans tous systèmes politiques(surtout totalitaires). Nous avons fait de très gros progrès en termes de liberté et de tolérance. Cependant, il faut sans cesse se remettre en questions sur les pouvoirs mis en place et prendre du recul par rapport à l'information qui nous est offerte. Car cette domination existe toujours...