Ce film, c'est comme un enfant qui dit "putain" alors qu'il sait qu'il n’a pas le droit
Je ne saurais décrire la déception qui m'a envahi lors du visionnage de ce film et c’est pour cela que je prends la peine de rédiger ma première critique (si le terme n'est pas trop prétentieux). Soyez indulgent, je suis jeune, naïf et innocent.
Le titre et les autres critiques avaient éveillées en moi l'espoir de voir enfin une représentation crue et non censurée de ce qu'il y a de plus obscur en l'Homme (ras-le-bol du petit bout de drap devant les parties pour épargner nos ados si sensibles...). J'imaginais un film qui dépeindrait avec pertinence les mécanismes de la chute de l'individu dans des fantasmes pervers caractéristiques de l'extraordinaire complexité du cerveau humain. Ou pourquoi pas au moins, un vague aperçu des forces qui déclenchent les passions masochistes ou sadiques.
Rassurez-vous rien de tout cela dans ce film. Je dis au revoir à mon petit fantasme, on ne cherchera pas ici à comprendre le pervers. On est encore dans un Disney : les méchants sont méchants parce qu’ils sont méchants.
En réalité, ce film est une énumération des sujets de conversations sexuels tabous de l’époque. On a traité la sodomie, la torture pour le plaisir, l'exhibitionnisme, le pipi pour le plaisir, le caca pour le plaisir, le sang pour le plaisir, la nécrophilie, l'homosexualité et la pédophilie. Oups, on a failli oublier le sexe interracial ! Rajoutons vite une petite scène avec une servante black (je suppose que le racisme était encore suffisamment présent à l'époque pour que l'ajout de cette scène en vaille la peine). C’est bon, on est bien certain d’avoir choqué tout le monde ? Je suis même étonné qu’aucune scène zoophile ne se soit égarée entre deux regards humides (de lubricité ou de peur). On touille, on touille, on touille parce que de toute façon, on ne sait pas bien faire la différence entre tous ces ingrédients.
D'un point de vue technique, les acteurs sont médiocres (évidemment puisqu'ils ne comprennent pas leurs personnages) hormis cette pianiste qui m'a fasciné et qui d’ailleurs, du haut de ses occasionnelles interventions éclairs ajoute à elle toute seule une dimension au film en entier, le tout est filmé avec beaucoup de distance (évidemment, on ne comprend pas les esprits qu’on manipule alors on en a un peu peur et on fait des plans avec un recul donnant envie au spectateur de sortir ses jumelles, ce qu'il finit d’ailleurs par faire) et les décors se battent avec la musique pour en faire des tonnes (d’ailleurs l’exotisme de la décoration intérieure contribue à mettre de la distance entre le spectateur et l’action : ne vous inquiétez pas, ce n’est pas votre monde) .
Ce film, c'est donc un enfant qui dit un gros mot dont il ne comprend pas le sens dans le but d'énerver ses parents.
Finalement, le seul point fort, c'est de ne pas avoir eu la lâcheté de laisser Sade à son époque, parce que oui, on n’a toujours pas le courage aujourd’hui de plonger dans l’esprit du sadique.
PS : Si votre but est de vous donner un frisson en voyant ce dont est capable l’Homme lorsqu’il s’agît de sexe, un petit tour sur Internet peut vous donner la même dose de gore avec beaucoup plus de réalisme (de par le fait que vous savez que des gens prennent du plaisir à regarder ces vidéos, et évidemment pas pour la grande qualité technique desdites vidéos).