Le souvenir de Salvatore Adamo, c'est une gueule d'ange avec un sourire en coin, des chansons d'amour avec des groupies en effervescence. Ce documentaire gratte un peu pour secouer cette image d'Épinal. On croît tout connaître sur Adamo alors que... pas vraiment. Une voix chaude sicilienne qui est venue s'enrhumer dans le Nord, en Belgique. L'attachement de Salvatore pour son père reste encore vivace. Fier de ses racines italiennes, il n'oublie pas que la Belgique a rendu à son paternel une forme de dignité, "même si ce n'était pas Byzance". Au temps des yéyés, il cartonnait avec des valses méditerranéennes ou des tangos. Mais ses textes sont beaucoup plus subversifs et puissants qu'ils n'en ont l'air. Le documentaire a eu la très bonne idée de les déclamer en slam, en dialogues de théâtre ou chantonnés par des artistes ayant leurs propres univers tels que Noé Preszow et d'autres. Le plus bel exemple fut la reprise d'Arno. Il a eu les "cojones" de chanter "Manuel" avant de se produire en Espagne franquiste. Ce film arrive à retranscrire le délire des apparitions de Salvatore peu importe le pays et pendant tant d'années. La vague Adamo n'a pas de frontières. Et toute l'humanité qui transpire en lui nous permet de garder encore espoir. "Salvatore Adamo m'a appris à mettre du sucre dans mon café". Même si je suis belge, Salvatore Adamo est universel, et appartient à tout le monde. Son patrimoine devrait être destiné à la Terre entière. Merci infiniment, Monsieur Adamo ! "Tu saisis !"