Le film commence avec une nuance intéressante en présentant une origine sociale à la violence familiale, en montrant le frère subir les abus policiers et faire subir cette violence à ses sœurs, en particulier à la grande sœur de Samia. Cependant, cette nuance initiale s'efface rapidement pour céder la place à une parodie criante, une sorte d'image d'Épinal au ton sépia, typique des années 2000. Des clichés prévisibles, tels qu'un tag dans le bus, des plans à travers les rideaux de perles, les youyous pendant le mariage, et le grand frère qui klaxonne des femmes dans les rues, s'accumulent de manière prévisible. Anticipez ces clichés avant de visionner le film, et vous n'aurez aucun mal à compléter votre Bingo malgré une petite heure de film.
La mise en scène est décevante dans son manque d’initiative, avec principalement des plans serrés sur les personnages et l'absence de plans larges de la ville ou du quartier. Un quartier qui pourrait jouer un rôle dans les conflits familiaux et sociaux, et offrir le temps d’une scène une pause nécessaire dans le tumulte de cette famille.
Le film nous gratifie d’une scène absurde et déconcertante où un gynécologue utilise un otoscope (outil pour les ORL) pour vérifier la virginité de Samia et de sa sœur à la demande de leur mère.
En résumé, le film se réduit à Samia, le personnage principal, écoutant de la musique pour échapper à sa réalité et hurlant sur sa mère tout au long du film. Le film semble avoir mal vieilli et ne semble pas avoir été bien conçu dès le départ. Le scénario manque de profondeur et peine à imposer une trame, laissant le spectateur en tant que voyeur d'une famille où l'on ne se sent pas invité.