Expérimental et humain

Devant son titre au concept du cycle de la vie et de la connexion entre les choses de la vie, Samsara est une expérience cinématographique axée sur la mise en éveil de nos sens, l'altérité et la réincarnation.

Construit en deux parties, le film nous plonge dans le quotidien de jeunes moines bouddhistes au Laos, puis aux côtés d'une communauté de femmes en Tanzanie, récolteuses d'algues marines.

La transition, la connexion entre ces deux parties se fait lors d'un passage où les spectateurs sont invités à fermer les yeux. Une quinzaine de minutes composée de sons et de fragments de lumière. Cette expérience singulière nous fait explorer l'invisible par les éléments constitutifs du cinéma : le temps, l'espace, les sons, l'obscurité, le collectif.

Cette transition permet d'amener le concept de réincarnation et d'initier un changement de perspective dans la manière dont nous voyons le vivant (l'arbre, la chèvre, les algues).

Cette exploration expérimentale est habilement mise au service du scénario, avec une toile de fond narrative bien construite. Réalisé par un réalisateur espagnol, le film échappe à tout exotisme ou romantisation des deux communautés auxquelles il s'attache, au Laos et en Tanzanie. Il met en valeur des moments de vie centrés sur la nature ou les personnes grâce à une technique de superposition de couleurs et d'images empreinte de tableaux expressionnistes.

Différentes et complémentaires, les deux faces du film traitent avec beaucoup de bienveillance et de simplicité quelques grandes questions de ce monde : la religion, la mondialisation, la tradition, l'écologie, l'éducation.