Critique de Samsara par Carolina AD
Samsara film Proverbe bouddhiste. << Comment faire pour qu'une goutte d'eau ne séche jamais...? Il faut la jeter dans la mer. >>
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le 15 mars 2017
Un film tourné au Ladakh (un territoire du Jammu-et-Cachemire dans le nord de l'Inde), en ladakhi et en tibétain, sur la spiritualité bouddhiste et la sexualité, se doit d'être remarqué. Las, le réalisateur gujarati Nalin Pan n'a pas fait appel à des acteurs locaux pour ses protagonistes principaux, mais au sino-américain Shawn Ku, à la sino-québecoise Christy Chung (Miss Chine internationale 1993) et à la germano-indienne Neelescha Bavora, tous trois nés en occident. Malgré l'origine de son réalisateur, né pas loin de la plus grande industrie cinématographique mondiale à Bombay / Mumbai, le film n'a que peu de choses à voir avec les canons bollywoodiens, il s'inscrit dans les films sur le bouddhisme fait par les occidentaux, aussi du fait que la production cinématographique ladakho-bhutano-tibétaine reste marginale.
En dépit de tout cela, le film évite assez bien l'effet carte postale. Dans une forme très classique, dont on a l'habitude depuis Kundun ou Sept ans au Tibet, Nalin Pan questionne le sujet épineux du désir chez les moines, ce qui a d'ailleurs provoqué la controverse à Dharamsala, siège de Dalaï Lama en exil, sans que ce film soit néanmoins censuré de quelque forme que ce soit. L'histoire se concentre sur un moine, méditant dans un ermitage pendant 3 ans, 3 mois et 3 jours en quête de l'illumination. Mais il est puceau et comprend qu'il doit faire l'expérience de la société humaine, accumuler du karma pour vivre son samsara (succession de vies et de réincarnations) avant d'atteindre le nirvana.
Le film fait probablement appel à la mythologie védique, avec le personnage de Vichvamitra qui fut séduit par Menaka sur ordre du roi Indra, seigneur du ciel. La morale du film est donc très archétypale, mais c'est dans les interactions entre les personnages, dans les scènes de sexe crues, toujours montrées avec un souci très spirituellement correct de complémentarité sexuelle, que le film décolle vraiment. Le film est donc loin d'être fidèle à la mentalité locale, mais offre un regard extérieur honnête et franchement osé sur l'apprentissage de la spiritualité. On ne s'ennuie pas, et le film est un voyage d'un exotisme pas trop racoleur et d'un esthétisme soigné pour des yeux d'occidentaux.
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Créée
le 12 avr. 2015
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