Non, ce n’est pas comme on pourrait le croire un film sur le smartphone du même nom, mais sur l’entreprise qui le fabrique, et sur sa place si particulière en Corée du Sud. Sur les smartphones, et notamment le produit phare d’Apple, je vous conseille plutôt iDiots, que je vous recommande vivement, et pour lequel j’écrirai quelques mots à l’occasion.
Samsung Galaxy est un bref court métrage documentaire au titre très juste, qui a le mérite de dire beaucoup en peu de temps. Pas de grandes révélations, mais un monde est décrit, celui de Samsung en Corée du Sud, une véritable galaxie. Un monde en effet, car Samsung, première et plus prestigieuse entreprise du pays, est une sorte d’Etat dans l’Etat, le groupe exerçant des activités dans des secteurs très variés, et jouant un rôle clef dans la vie de nombreux Coréens, du berceau jusqu’à la tombe. Car l’entreprise possède le meilleur hôpital du pays, mais aussi une université qu’elle a acheté, elle loge ses employés dans ses complexes résidentiels et l’on peut se marier à moindre coût qu’ailleurs dans ses locaux. On retrouve le paternalisme industriel de Michelin ou Schneider, mais à une autre échelle, et aujourd’hui ! Car Romain Champalaune met aussi l’accent sur des aspects moins glorieux de l’entreprise : sa lutte contre la création de syndicats, les mauvaises conditions de travail, les problèmes de santé sur certains sites.
Le film est réalisé avec une grande sobriété. L’auteur, est un photojournaliste. Il est parti plusieurs mois en Corée du Sud, a pris des clichés et rencontré de nombreux Coréens. Mais il lui fallait trouver un procédé pour expliciter son propos, pour apporter des explications et donner davantage de force à ses photographies. Il a alors construit un personnage fictif qui permet de montrer les différentes facettes de Samsung dans le pays et l’ambivalence des sentiments des Coréens à l’égard de ce groupe. C’est ainsi une Coréenne qui raconte sa vie et sa relation à Samsung, pour qui elle travaille. Et sur ce discours, sont apposées les photos de l’auteur, qui illustrent le propos. Voilà le procédé : une succession de photos avec le récit d’une Coréenne en voix off. C’est simple mais efficace, même si l’artificialité du procédé nuit un peu à la cohérence de l’ensemble : peut-on à la fois mettre en avant les bons salaires, l’envie de travailler pour le groupe, les avantages d’être salarié chez Samsung, et critiquer les mauvaises conditions de travail et le refus de tout dialogue de la part de la direction ?
Quoiqu’il en soit, le film est instructif. Il est à voir ici :
https://vimeopro.com/user7367822/les-nuits-photographiques-2015-les-selectionnes-1/video/134502797