Samurai Cop 2: Deadly Vengeance par Wykydtron IV

Samuraï cop fait partie de ces nanars des 80's qui ont ressurgi ces dernières années et sont maintenant adulés, comme Miami connection ou Deadly prey. Pour ce dernier, le réalisateur du film d'origine en avait profité pour sortir une suite ; mais le créateur de Samuraï cop, lui, est mort depuis des années. C'est l'équipe d'Epoch Cinema qui a pris les rênes pour un épisode 2, dans lequel au départ, le personnage de Frank Washington devait s'allier à la fille de Joe Marshall, le samuraï cop. Mais Matt Hannon, l'acteur principal du premier film, qu'on croyait mort, a refait surface entretemps, et a finalement repris son rôle.
J'étais intrigué par le projet, alors j'ai participé au crowdfunding. Mais les responsables de cette suite étant conscients que le 1 est un nanar, j'ignorais totalement si on aurait droit à une série B sympa, un film qui essaye volontairement d'être mauvais, un véritable nanar, ou une merde.

Samurai cop 2 reprend plus ou moins là où s’arrêtait le premier film, avec les acteurs presque 25 ans plus vieux qui font semblant d’être les mêmes, juste le temps de nous montrer la copine de Joe Marshall se faire buter par un gosse.
Le reste du long-métrage se déroule de nos jours, sans qu’on sache ce que le samuraï cop a fait entretemps, car c’est seulement maintenant qu’il se décide à venger sa bien-aimée, quand son ancien collègue Frank Washington vient le chercher. Il a besoin de son aide pour arrêter à nouveau le gang de Fujiyama, qui a repris ses activités criminelles.
Je ne saurais pas en dire d’avantage sur l’intrigue, parce qu’il y a beaucoup de trucs qui sortent de nulle part, et que c’est difficile à suivre tant les séquences sont remplies de défauts qui font sauter au plafond.
Si le premier film était très marqué par les 80’s (même en étant sorti en 1991, certes), le 2 est marqué par tous les défauts des DTV des années 2000 : musique électro de merde, sang en CGI plus moche que jamais (sérieusement), image surexposée et étalonnage numérique dégueu, décors fauchés, …
Et c’est très mal joué.
Est-ce que c’est fait exprès, ou ce n’est pas voulu ? Ou alors ils étaient conscients de ces défauts, et s’en foutaient, sous prétexte que le 1 n’était pas un bon film ?
C’est difficile à déterminer ; il y a des moments où l’on force lourdement sur la reprise de défauts du premier film, comme ces reaction shots ahuris du sidekick black, qui insiste tellement dessus que ça n’en est plus drôle du tout. Le réalisateur pensait sûrement faire plaisir aux fans ainsi, mais ne comprenait-il pas que ce qui rendait ça si marrant dans le film original, c’est que c’était fait au premier degré ?
Mais à d’autres moments, Samuraï cop 2 fait preuve d’une vraie incompétence. Il y a des faux-raccords à foison, ça en devient hallucinant dans ce simple dialogue en champ-contrechamp où Joe Marshall n’a jamais la tête tournée dans la bonne direction et n’est pas éclairé de la même façon ; et au lieu de faire simplement quelques raccords pour ne pas insister dessus, on passe très souvent d’un plan à l’autre.

Le casting comprend beaucoup d’acteurs du 1, trois actrices porno, et quelques noms vaguement connus, mais même ces derniers jouent mal. Bai Ling est insupportable, comme à son habitude en fait. Les porn-stars sont surtout là pour des séquences de sexe, dont une qui n’a littéralement rien à faire là, placée arbitrairement entre deux autres séquences sans aucun rapport. Tommy Wiseau est fidèle à lui-même ; c’était une très bonne idée de le prendre comme acteur, même si ses répliques, à moitié incompréhensible, créent un chaos complet.
Du premier film, on retrouve même le serveur gay ; les gens d’Epoch cinema avaient raconté avoir mis très longtemps avant de retrouver l’acteur, qui n’arrivait pas à croire au succès de Samuraï cop et pensait à un canular. C’est beau de s’être donné du mal comme ça, mais le retour du personnage ne sert à rien. Et puis pour la plupart des acteurs du 1, il faut savoir que c’est eux, parce qu’ils sont méconnaissables, et sont pourtant présentés comme si on devait les reconnaître.
D’ailleurs il y a une actrice assez mal conservée, que j’imaginais mal être dans ce film si ça n’avait pas été pour rendre hommage au 1… alors que non, c’est un nouveau personnage. J’ai du mal à comprendre… ou alors c’est juste parce qu’elle a joué dans Maniac cop ?

Il n’y a pas grand chose à retenir de ce Samuraï cop 2, que ce soit en tant que suite ou film pris à part. Une des rares originalités, c’est que Joe Marshall se voit parfois à la TV, dans une sorte de sitcom… c’est un peu expérimental, mais je comprends pas du tout à quoi ça sert.
Quelques décors sortent du lot, on croirait que la base du clan de Fujiyama est un vaisseau spatial psychédélique, à la Austin Powers, mais on ne fait jamais mention de ces particularités…
C’est vraiment mauvais. Et pas mauvais-sympa, juste mauvais, c’est même pas vraiment drôle, juste navrant et ennuyeux.