A trop crier au loup on en voit la queue.
Petite production à 25000 dollars, Sang Plomb semble de prime abord être un navet fauché partant d’une idée couillonne. Mais bizarrement, la tambouille prend plutôt bien. Faut dire que le personnage principal, gentil prof aussi démagogue que superficiel et laid a suffisamment de charisme pour que le spectateur s’y intéresse. Puis les scènes se suivent, certes sans faire preuve d’une originalité extrêmement débordante, mais ça reste toujours amusant, voire très amusant, nous faisant oublier tout ce qui a trait au gore, aspect qui est pour ainsi dire raté. On ne compte pas non plus le nombre d’erreurs dans la continuité: il s’ouvre le bras au cutter pour se pomper 1 litre de sang, mais jamais n’a de pansement, puis lorsqu’il quitte sa maison en courant avec une hache à la main pour rattraper sa voiture qu’on vient de lui voler, on le voit le plan suivant sur son vélo. Des choses malgré tout pas très graves et que l’on excuse aisément à son réalisateur Alex Orr, dirigeant ici sa première bobine.
Que l’on ne s’y trompe pas, il n’y a pas grand chose de très professionnel au niveau de la technique, mais encore une fois le rire l’emporte, et voir ce végétarien au dernier degré tuer son prochain pour alimenter en carburant son véhicule ne laisse pas de glace, bien que tout cela finisse par patiner dans son dernier mouvement, avant de finalement se rattraper avec un plan final ironique et représentant subtilement le politique de 2007. Ici le carburant utilisé est le sang, mais il pose clairement un lien avec ce que George W. Bush nommait « war on terrorism » qui payait avec le sang des soldats des galons supplémentaires de pétrole.
Sang Plomb se révèle donc être une comédie efficace, avant d’être réellement un film d’horreur, possède ses plans cul comme toutes bonnes productions du genre, et réussit même à placer une subtile et acerbe satire envers la position des gouvernements face à la pénurie de pétrole.