Sans Issue
5.2
Sans Issue

Film de Harley Cokeliss (1986)

Je feuillette par hasard le journal télé et je tombe sur cette curiosité en quatre actes. Déjà Tommy Lee Jones, que j'apprécie pas mal. Puis un scénario signé John Carpenter, qui est aussi producteur du film. La musique qui est signée Lalo Schifrin. Et enfin un style assez kitsch rétro que je kiffe bien. Donc c'est parti, yeah.

C'est l'histoire d'un voleur qui s'introduit dans un bâtiment où il dérobe une cassette, pouvant servir de preuve dans une affaire en cours. Le cambrioleur, Tommy Lee Jones alias Quint, doit donc ce service. Durant le vol il se fait choper et doit dissimuler la cassette dans une voiture unique à une station péage. Il ambitionne de la retrouver plus tard. Plus loin il retrouve la piste de la voiture qui se fait immédiatement dérober par une femme. Celle-ci fait partie d'une agence qui dérobe les voitures, un magnat les collectionne et les revend, son QG étant établi dans une sorte de cache qui ressemble à un immense parking. Enfin voilà il doit retrouver cette voiture dans cette planque high-tech. Ça va chauffer les moteurs ah ah.

La réalisation est propre certes, un petit style rétro kitsch dont j'ai déjà signalé l'essence. Un style semi-futuriste, dans la veine des films de Carpenter. Des mondes qui sont proches de la réalité, mais qui semblent dans leur fond, dans leur essence semblent différents, une autre dimension ou un monde underground, une vie de tous les jours que l'on ne connait pas. Cette allure légèrement clip, pas très survoltée, mais qui bénéficie de l'excellente musique de Lalo Schifrin, collant vraiment au style, à l'atmosphère. En réalité elle ne s'accommode pas mais participe à la création de cette ambiance. Les couleurs froides, peu de couleurs chaudes, voir pas du tout, une sorte de permanence du mouvement linéaire, une avancée en fait, pas de travelling. Une caméra très rigide qui robotise, qui aseptise et confère ce style.

De plus les performances des acteurs sont des plus réussies. Du héros, Tommy Lee Jones, à sa copine, qui est rivale au début, jusqu'au méchants qui au-delà parfois de leur air un peu incapable sont crédibles. De toute façon le déroulement et le scénario laisse l'impression d'une histoire qui défie la logique et parfois surprend. Comme ce mur porte ou alors la voiture qui vole. Je devais être drôle à voir car quand même j'ai été étonné et j'ai du sortir des tronches bizarres. Dans la globalité il bénéficie d'une logique dans son développement du point de vue de la fluidité, rien ne casse le rythme bien tenu du film.

Bon ce film est tout de même loin d'être parfait. Tout simplement parce que voilà c'est le cinéma certes mais des fois on marche sur la tête, ça fait un style, mais faut que la réalisation suive, étant donné que les effets spéciaux pêchent un peu, datent en fait. Du coup c'est drôle, ça perd un peu de sérieux, je dirai pas tout sans ça on découvre pas, mais y a des situations ou des scènes parfois ahurissantes de génie? De bêtise? Enfin bon, je terminerai les défauts en disant que, malgré la crédibilité des méchants ils n'en paraissent pas moins stupides par instants. Comme cette scène finale, pourquoi? Pourquoi? Non mais les mecs ils sont vingt, l'autre est dans sa voiture, mais non, non, il peut pas sortir de la pièce, mais non les mecs le regardent, ils attendent, satanés plots. Franchement la fin c'est un peu n'importe quoi, mais ça colle au style et puis c'est jouissif, car ce qui est sur c'est qu'ils se prennent pas au sérieux.

En définitive c'est un film plaisant à voir. Si on aime Carpenter, c'est une sorte de série B de Carpenter et c'est bien. C'est intéressant de voir du Carpenter par un autre, qui s'en sort pas mal mais n'est pas lui donc bon. Cependant le film reste intéressant et très agréable à regarder.
TheDuke
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le 3 juin 2013

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TheDuke

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