C'est l'heure de la critique lisse. La critique qui s'enfile, qui n'innove pas mais surtout qui ne plisse ni ne froisse personne.
Oui, je promets qu'il n'y aura ni admiration, ni détestation.
Juste de la bobine enduite de vaseline pour un "sans issue".
Oui, mais de la vaseline des années 80 ! Attention, ce n'est pas de la même qualité et surtout ce n'est pas ces gels de silicone à moitié coupés avec de la flotte qu'on nous propose aujourd'hui, bref je ne ferai pas de dessin.
Bref aussi, ce cinéma n'est pas de ceux qui bandent comme des ânes. On est plutôt sur une pente détumescente mais encore gorgée de sang. Genre limace après la pluie.
Dans ce film,
Quoi de plus charismatique que de commencer sur une succession de scène sous tension mettant notre Tommy Lee Jones alias Quint en position charismatique, c'est-à-dire avec sa moue inquiète sur son visage aussi buriné que statique !
Quoi de plus agréable que de voir réunis Lee Jones, Hamilton et sa crinière pré-Terminator, Nick Cassavetes (presque John Cassavetes mais sans le John) et surtout Kit, la voiture de K2000 !
Quoi de plus confortable que de se laisser à la nostalgie des eighties avec tous ces boutons, ces caméras et ces complots !
Quoi de plus logique que d'avoir, dans le film, une femme qui vient jouer les trouble-fêtes, tout ça pour coucher avec, car, oui, après tout, il faut bien une scène de cul entre les scènes sous tension !
Quoi de plus naturel que d'avoir l'idée de faire un téléphérique entre deux gratte-ciels et puis faire semblant d'avoir peur de la hauteur, et puis faire semblant que cela peut décrocher d'un moment à l'autre avec une petite musique vertigineuse, et puis faire semblant que sa vie ne tient qu'à deux doigts !
Quoi de plus paisible que de regarder ce scénario de Carpenter, produit par le même, comme quelque chose qui se laisse regarder avec la mollesse réticulaire d'un jeune veau, dans un rythme soutenu mais qui demeure sans surprise.
J'avais signalé que cette critique serait lisse, donc chat perché hein, poupoune camembert.