Avec Sans peur et sans reproche Gérard Jugnot joue avec tous les clichés sur le Moyen-Age et c'est très drôle. Jugnot y campe le rôle du chevalier Bellabre, un militaire réputé, mais incompétent sur les bords. Il doit commander une petite troupe pendant la guerre d'Italie. Troupe dans laquelle il accepte le chevalier Bayard, un jeune idéaliste qui lui voue une admiration sans borne. Dans ce film ne cherchez pas de message, il ne s'agit que de se moquer d'une époque fantasmée de l'histoire de France.


Il y a d'une part le cliché d'une époque dégueulasse à tous les points de vue. Les guerres incessantes, accompagnée de pillage et de viol se transforme en routine devant la caméra de Jugnot. La troupe qu'il commande repasse plusieurs fois dans le même bourg, avec répétition des mêmes gestes, des mêmes plans, Bellabre y viole toujours la même femme (jouée par Victoria Abril) ce qui lui fera dire : "On viole, on viole, et on finit par s'attacher".
C'est aussi une époque où l'on peut mourir de manière complètement absurde, comme en glissant sur une bouse. C'est véridique, le roi Charles VIII (Patrick Timsit dans le film) est mort en se cognant à une porte trop basse.
Mais nous sommes à la toute fin du Moyen-Age et donc au début de la renaissance. Cet aspect est représenté par le personnage de Ticky Holgado, un inventeur qui rate tout ce qu'il entreprend.


D'autre part le Moyen-Age c'est aussi l'époque de la morale chevaleresque, ici représenté par le chevalier Bayard. Contrairement à Bellabre il refuse de participer aux pillages et aux viols. En toute situation il se montre moralement irréprochable et il en devient ridicule. Tout comme est ridicule son amour pudique pour la belle Blanche de Savoie.
Un noble espagnol, interprété de manière burlesque par un Roland Giraud en pleine forme, s'interposera entre leur amour, parodiant les intrigues des romans médiévaux.
Enfin il y'a la présence notable de Gérard Darmon lui aussi au sommet de son art dans le rôle du poète qui réécrit les aventures de Bellabre pour les laisser à la postérité. Cependant, vexé par Bellabre il changera le nom de celui-ci pour mettre celui de Bayard, ce qui est plutôt mérité d'ailleurs. Petite péripétie amusante qui montre que les chroniqueurs médiévaux ne sont pas forcément des sources fiables.


Sans peur et sans reproche est une parodie sans grande prétention mais réussie, qui s'avère très drôle et intelligente.

BenByde
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le 24 oct. 2018

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BenByde

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