Sans Pitié
5.5
Sans Pitié

Film de Richard Pearce (1986)

La première fois qu'est évoqué son personnage de jeune femme fatale, c'est en tant que "super canon" ! Je vends la mèche : sous-entendu, pour une "bonne bourre" !
Machisme primaire ou pas, c'est bien encore comme sex symbol que la sculpturale la superbe Kim Basinger crève l'écran dans ce film. A noter toutefois que la seule scène caliente qu'elle a avec son nouveau partenaire, Richard Gere, est loin d'avoir le fantasmant impact de son duo érotique avec Mickey Rourke dans "9 semaines 1/2" !
Ils sont pourtant très solides et charnels, les liens qui finissent par unir les deux principaux personnages de "Sans pitié". En effet, durant la partie centrale du film, c'est enchaînés par des menottes que l'incorruptible flic de Chicago et la fille perdue - avec cheveux gras à force de cavale ! - de La Nouvelle-Orléans vont devoir affronter des situations aussi dangereuses qu'exceptionnelles. Mais entre eux, avant l'inévitable élan amoureux, il y aura son désir de vengeance à lui et sa belle indifférence à elle.
En fait, s'ils se retrouvent après une brève première rencontre, c'est parce qu'il a décidé d'en faire sa prisonnière au mépris du risque que cela impliquait. Car depuis cette funeste soirée où il n'a pas pu empêcher le meurtre sadique de son copain, il s'est juré d'avoir la peau de la crapule sanguinaire qui l'a tué. "Parole de flic" ! Ce qui va lui être très dur à tenir car ce n'est autre que le protecteur de la jeune femme et le maître incontesté des bas-fonds de La Nouvelle-Orléans. Le temps pour les deux futurs tourtereaux de vivre une épopée au milieu des marécages des bayous de Louisiane et l'inévitable face à face va pouvoir intervenir de façon apocalyptique...
Richard Pearce, à qui l'on doit des films bien ficelés mais sans magie particulière, signe donc un thriller représentatif de la production américaine de l'époque. Usant et, à la limite, abusant des extérieurs nuit, il montre l'univers urbain sous ses aspects les plus glauques. Marginalité rimant avec criminalité. Difficile d'avoir envie de visiter certains quartiers de Chicago et de La Nouvelle-Orléans après avoir visionné ce film !
Richard Gere, acteur honnête mais, à mes yeux, manquant de magnétisme (Gere...ophare hurlant d'offuscation/suffocation du côté de ses fans femmes !), est crédible en flic appliquant sa propre justice.
Kim Basinger, campant une héroïne beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, entretient bien les ambiguïtés de son personnage : tour à tour enjôleuse et vénéneuse.
A noter que le méchant fait énormément penser à celui de "Rue barbare" (Gilles Béhat), interprété par l'excellent Bernard-Pierre Donnadieu. Mais violence plus percutante pour plusieurs scènes de "Sans pitié", description d'une lutte à mort dont il vaut mieux faire grâce ici !

Ticket_007
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le 18 août 2018

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