J'ai envie de faire connaître ce petit film trop vite oublié et qui par conséquent reste très méconnu ; au sein de la production hollywoodienne des années 90, sa sortie est restée anecdotique. Edward James Olmos, c'est surtout le lieutenant Castillo dans la série Miami Vice qui s'est ensuite reconverti dans l'espace dans le reboot de la série Battlestar Galactica, mais on l'avait vu auparavant dans quelques films, il s'est fait connaître avec Wolfen et Blade Runner, ce qui lui avait valu d'être engagé sur Miami Vice.
Pour la première fois derrière la caméra, Olmos livre un drame carcéral captivant où l'on retrouve toute la typologie des films de prison, mais aussi une réelle consistance des personnages. Il est bien conscient qu'il n'est pas Scorsese pour décrire l'univers des gangs, sa mise en scène est simple, sans effets racoleurs, à l'image de son récit, brutale, violente et assez sombre, mais toujours sincère, d'où une impression constante de véracité, même si son film a un petit truc de scorsesien, sauf que le problème latino ne pouvait être abordé que par un Latino et non par un Italo-américain.
Edward James Olmos réalise ce film courageux en apportant un témoignage du malaise vécu par la communauté mexicaine, en dénonçant les violences sous-jacentes d'une Amérique qui a perdu ses rêves, à travers l'existence d'une bande de taulards rattrapés par leur destin et un certain code d'honneur qui les oblige à s'entre-tuer ; le prisme du destin tragique d'un chef de gang est aussi analysé, et le final est sans concession. Le rythme s'en trouve un peu statique, il y a peut-être quelques longueurs, mais le réalisateur analyse le processus de la violence et la réalité carcérale à Folsom un peu à la manière d'un documentaire. Il est aidé pour cela par un casting de gueules bien choisies, où l'on trouve non seulement lui-même, mais aussi William Forsythe, Cary Hiroyuki-Tagawa, Pepe Serna ou Danny de La Paz...
A noter que le film a été tourné en 1992 peu avant les émeutes de Los Angeles, ce qui en a fait un film visionnaire.

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le 8 janv. 2020

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