Oh my Gad, l'Autre c'est plus Toi
Gad Elmaleh c'est avant tout le spectacle qui l'a vraiment fait connaître du grand public (français), L'Autre c'est Moi. Abandonnant ses sketchs caricaturaux de La Vie Normale, le jeune "maghrébin gesticulant" s'était tourné vers le stand-up avec brio. Cela reste encore l'un des seuls spectacles où j'ai pleuré de rire, à en avoir mal au ventre.
Et puis, il arrive un temps où, la notoriété aidant, on fidélise le public en ne fournissant plus trop d'efforts. Gad Elmaleh a explosé au cinéma (dans des films dégueulasses), Gad Elmaleh a explosé à l'étranger (et accessoirement à Monaco...). Et l'air de rien, il revient avec de nouveaux spectacles. Le début de la fin a commencé avec "Papa est en haut". J'ai dû rire trois fois. TROIS FOIS putain. Le reste n'était qu'une suite mal amenée de blagues toutes aussi mauvaises les unes que les autres. Avec une place toujours plus importante accordée à la musique: mec, t'es un humoriste, ok tu joues bien de la guitare mais c'est pas un concert. Et ce qui fout le plus les boules, c'est que les gens avaient payés une fortune pour aller le voir. Foutage de gueule en règle number one.
Alors, quand Gad Elmaleh revient avec "Sans Tambour", on peut craindre le pire. Est-ce qu'il va nous ressortir les mêmes jeux de mots, sympas une fois, mais lassants à force ? Est-ce qu'il va encore nous servir les petits clichés marocains qui font rire le français moyen habitué à quelques blagues faciles?
Et Gad Elmaleh s'est contenté de faire du Gad Elmaleh. Un spectacle déjà réchauffé. Certes meilleur que son précédent qui était une catastrophe sans nom (enfin si, "Papa est en haut"), il n'en demeure pas moins que Gad n'a plus l'inspiration d'antan, le petit truc qui faisait que. L'étincelle dans l'écriture. Désormais, il peine à rassembler les rires (il en fait même allusion dans le DVD, reprochant aux spectateurs stéphanois de ne pas rigoler franchement: t'as qu'a faire de meilleures vannes aussi), et joue beaucoup sur son image surannée de "Comique préféré des français". C'est triste, mais c'est comme ça.