Sans bruit et sans complexe

Débarqué du monde de la télévision (vu notamment dans "The Office" durant 9 saisons), John Krasinski, en 2018, fait du bruit avec sa première péloche horrifique au concept intéressant (bien qu'au final, pas bien novateur), "Sans un bruit". Succès conséquent au box-office, le film appelait, évidemment, à une suite.

Repoussé d'un an pour cause de pandémie mondiale, le deuxième opus, intitulé sobrement "Sans un bruit 2" est une petite réussite dans un univers de saga horrifique qui a tendance à tourner en rond et à proposer sans relâche des suites ou spin-off souvent inférieurs à l'oeuvre élémentaire (le "Conjuring Verse" pour ne citer que lui). Krasinski a compris qu'il ne pourrait pas tirer plus de substance de son concept et s'est donc concentré sut l'efficacité et le divertissement. Sans compter que niveau réalisation, le bonhomme a fait du chemin. Que ce soit l'impressionnante scène d'ouverture (merci le budget revu à la hausse) ou cette scène de suspense centrale découpée en trois séquences mêlées qui voit chaque personnage de l'intrigue en très mauvaise posture, le metteur en scène a largement progressé en termes de rythme et d'efficacité.

L'histoire démarre là où s'est terminé le premier opus et ne proposera pas d'approfondissement notable de son contexte, hormis en ce qui concerne les personnages avec cette passation de rôle protecteurs entre parents et enfants lors d'une scène finale qui en laissera certains sur le carreau mais qui a le mérite de ne s'encombrer d'aucune fioriture. Nouveau venu, Cillian Murphy, véritable caméléon toujours à l'aise dans les types de rôle qu'on lui propose. Ici, il brille en père de substitution poussé à tourner la page d'un passé lourd et tragique.

"Sans un bruit 2" est donc tout ce que l'on attendait de lui. Mieux foutu dans tous ses aspects, il apparaît comme une série B post-apo et monstrueuse ultra-efficace, du divertissement pur-jus qui ne souffre de quasiment aucun temps mort.