Je ne comprends pas où ce film veut en venir.
Je l'ai vu avec des jeunes qui ne connaissaient pas l'histoire d'Allende et de Pinochet. Ils ont apprécié de la découvrir mais du coup n'ont rien appris sur ce qui s'est passé dans le stade de Santiago, sur la disparition des corps jeté par des hélicoptères et n'ont pu mesurer que légèrement la férocité du régime de Pinochet.
Pour moi, par contre, qui suis d'une autre génération j'ai eu le sentiment de ne rien apprendre de nouveau : les archives je les avais vues et revues, les commentaires j'en avais entendu d'autres de semblables. La seule nouveauté pour moi était le rôle de l'ambassade d'Italie et même là je trouve le récit insatisfaisant : on comprend très mal ce que ressentaient ces "privilégiés" tandis que leurs amis et leurs proches se faisaient massacrer au delà des murs. Ce devait être terrible et on le sent pas du tout.
Si le but est de nous faire comprendre que l'Italie fut généreuse et qu'elle ne l'est plus, la comparaison ne tient absolument pas la route : on nous parle de quinze personnes accueillies. Evidemment les réfugiés chiliens furent plus nombreux mais leur nombre n'a rien à voir avec ce à quoi l'Italie doit répondre aujourd'hui. En outre il n'y a aucun doute sur leur statut de réfugié politique. Et j'ajouterais au risque de me le faire reprocher qu'ils se son,t parfaitement intégrés à le vie italienne, épousant pour la plupart des Italien(ne)s, ce qui n'est pas le cas pour de nombreux migrants actuels. Le problème des migrants ne mérite pas d'être ramené à des réponses simplistes.