Le pire, avec cette Divine, réside certainement dans la prétention d’excuser ses outrances hideuses sous couvert de celles de Sarah Bernhardt : qu’il s’agisse des pénibles sautes d’humeur de Sandrine Kiberlain, en roue libre, des démonstrations de théâtralité forcées accomplies par un pan de la Comédie Française ou de la mise en scène prétentieuse qui se plaît à confondre les époques pour mieux relancer un intérêt sinon nul, tout cultive l’hyperbole à la bedaine traînant sur le sol déjà usé du biopic contemporain. Guillaume Nicloux s’égare dans un film en costumes et en décors historiques au demeurant flamboyants, offre à sa comédienne principale un espace de jeu où se rencontrent l’étendue – synonyme d’égarement – et les corsages serrés – synonymes eux d’étouffement –, recherche l’anachronisme léger à l’ombre duquel se faire le héraut des causes aujourd’hui à la mode façon Lee Miller (Ellen Kuras, 2024), c’est-à-dire avec démonstration et dissonance. Ou comment la représentation donnée comme telle sert de mise en abyme et de cache-misère à une ébauche de spectacle qui ne dit rien ni d’hier ni d’aujourd’hui.

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le 17 janv. 2025

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