Uma est une jeune indienne du Bengale vivant au début du 19e siècle. Elle est vulnérable : orpheline et muette, elle a été recueillie par son oncle. Elle vit au milieu de la famille, exploitée par sa tante, une vieille harpie qui la maltraite. En plus de cette situation lourde, elle a encore le malheur d’avoir un horoscope calamiteux qui prédit son veuvage quand elle sera encore jeune. Or à l’époque, être veuve impliquait pour la femme d’être brûlée sur le bûcher funéraire du mari. Pas évident de trouver un mari quand on a un tel horoscope… Ce n’est pas très motivant… Pour contourner le problème, il est décidé de la marier avec un arbre selon une soi disant coutume existante. Et justement, Uma passe de nombreuses heures auprès d’un arbre magnifique, majestueux et centenaire, aux branches noueuses, qui lui sert de refuge loin des mauvais traitements qu’elle subit. C’est avec lui qu’elle partage ses joies, et dans ses branches qu’elle pleure. Le mari est donc tout trouvé et une célébration de mariage est organisée.
Les séquences alternent avec d’une part la violence humaine, les bavardages incessants des femmes du village et d’autre part Uma isolée dans sa solitude, son silence qui trouve la paix auprès de cet arbre. L'affiche du film rend bien cette relation entre Uma et son arbre.
Ce film a été réalisé par la première réalisatrice Bengali. Un film qui dépeint clairement la souffrance féminine dans ces milieux ruraux archaïques. L’histoire de cette jeune fille et de son arbre est racontée avec beaucoup de sensibilité, sur un rythme très lent. L’actrice et les images nous font ressentir la détresse du personnage et sa mise à l’écart tandis qu’une musique lancinante et stridente renforce l’atmosphère du film. La fin que l’on peut deviner est le sommet de cette histoire et se passe de mots. Les villageois ne peuvent que rester sans voix devant le spectacle qui s’offre à leurs yeux…