Lilia vit à Tunis et élève seule sa fille Salma depuis la mort de son époux. Elle survit chichement de ses travaux de couture. Dans sa vie austère, aucun extra ne vient troubler/agrémenter le quotidien. Une vie de cloitre à regarder sa fille devenir femme.
Mais Salma rentre de plus en plus tard le soir. Inquiète, Lilia resserre sa surveillance et ne tarde pas à découvrir le loup : un musicien travaillant au cours de danse de Salma semble proche de la jeune fille. Musicien qui, la nuit, joue dans un cabaret.
Tout ceci ne nous dit rien qui vaille...
Un soir que Salma tarde particulièrement, Lilia sort à sa recherche. Ses pas la conduisent en ligne droite au cabaret où, craint-elle, sa fille est en train de se perdre. Lilia n'y trouve pas Salma mais découvre la vie nocturne, l'envoutement de la musique orientale, l'ivresse de la danse.
Dès lors, les couleurs s'invitent à nouveau dans sa vie jusqu'alors sans teinte. Un sourir réapparaît sur ses lèvres. Une nouvelle paire de chaussures, un rendez-vous chez le coiffeur... C'est une femme qui renaît.
Satin rouge, c'est le nom de ce cabaret que les femmes tentent d'ignorer et que les hommes ne fréquentent qu'à la nuit tombée. Rien de choquant pour un habitué de Pigalle, mais très osé pour la société tunisienne. Pour le spectateur, le cabaret est le temple de la joie, du rire, de la musique, de la danse. De la vie, symbolisée par la flamboyance des couleurs des tissus dont se parent les danseuses et qui tranchent violement avec les tons blèmes de la rue dans laquelle vit Lilia.
Le ton est sobre. Le rythme est lent. Sauf entre les murs du Satin rouge. Lilia est triste, fermée, repliée sur elle-même. Sauf entre les murs du Satin rouge. La musique est enivrante, la danseuse fort belle et Satin rouge (le film) est une belle découverte.