Satyricon
6.8
Satyricon

Film de Federico Fellini (1969)

Un de mes premiers, si ce n'est le premier Fellini que j'ai vu adolescent. Et j'avais été émerveillé par la truculence des dialogues et de l'histoire, la richesse orgiaque, démonstrative, colorée des personnages. En fait Fellini rejoint si bien Pétrone dans l'exhubérance de ces caractères, ces comportements pour en fait finir par leur livrer un fonds d'humanité bien émouvant. Et quelle réalisation! Quelle image!

Revu, là, maintenant.

L'image est encore plus éclatante de couleurs et de lumières. J'ai été particulièrement ému, si l'on peut dire, par la recherche et l'exploitation fabuleuse que Fellini fait du cinémascope.

Je conçois amplement que le propos est obscur et que voilà là un Fellini peu accessible, volontiers embrouillé par la trame scénaristique qu'impose le texte originel très fragmenté. Mais j'ai le sentiment qu'en plus, Fellini en rajoute, de ses fantasmes personnels, de sa vision exubérante d'une Rome antique, perverse à souhait, tourmentée par la chair comme par la mort, l'existence et ses diverses valeurs, le plaisir, la possession, etc.

Le film est riche. Dans la forme, il bénéficie d'une double richesse. Celle du réalisme historique d'abord, avec un respect de l'idée, du fait historique. Les comportements, même l'aspect décoratif est assez proche de la réalité telle qu'on se l'imagine aujourd'hui de l'Antiquité (graffitis, segmentation sociale, attitudes, orgies, cynisme, hédonisme, confrontation des cultures romaines, héllénistiques et orientales, floraison de cultures et ethnies, transformations sociales, théâtre et représentations, etc.).

L'autre richesse est dans l'exagération de ce réalisme, dans l'aspect et la forme 100% fellinienne. Les maters grossa, les maquillages et traits grossissants des femmes, la sexualité débridée et brouillée, le brouhaha des mouvements, de la foule, de la caméra, le montage trépidant etc. Richesse des mythes j'oubliais. Le minotaure, Hermaphrodite etc.

Un film difficile à appréhender. Qu'il me faudra voir et revoir. Mais que j'aime beaucoup, sans doute que mon attirance pour l'histoire romaine m'y aide pour une large part.
Alligator
9
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le 31 janv. 2013

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Alligator

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