Préfabriqué dans un marais, moustiques en juillet
Après Jade Warrior (Jade Soturi), tentative de mélange entre Kalevala et combats au sabre dans l'empire du Milieu, A.J. Annila s'essaie encore au cinéma de genre, fait assez rare dans le cinéma finlandais pour être souligné.
On retrouve la gueule de raie de Tommi Eronen, la bonne bouille creusée de Ville Virtanen (Tous les chats sont gris) et une Kati Outinen parfaite dans son micro-rôle-qui-ne-sert-à-rien. Les Russes ont des têtes de Russes, le père une tête de père, la jeune et jolie victime une tête de jeune et jolie victime (avec de longs cheveux raides, évidemment). Il y a du violon strident pour les moments où on doit avoir peur, de l'eau croupissante, des trucs qui dégoulinent de sang goudronneux. Louable effort. Il est rare que des films d'horreur avec une aussi bonne photographie soient si peu flippant.
Peu importe, l'ambiance brumeuse _ d'un bleu-vert plutôt frais pour un marécage _ le velouté des voix, la quasi-absurdité de la situation initiale (5-6 pelés qui tracent une frontière imaginaire dans la boue) en font une petite chose compacte et sympathique. Bien plus que je n'en attendais.